Apparemment, ce qui est arrivé à Amadou Haya Sanogo et compagnie n’a pas servi de leçon à certains nostalgiques du pouvoir Kati, au point qu’ils pensent récidiver cette mauvaise expérience. La nouvelle qui défraie aujourd’hui la chronique est la velléité d’un ancien général à s’accaparer par tous les moyens du pouvoir, en l’occurrence Moussa Sinko Coulibaly. Pour rappel, le Capitaine Amadou Haya Sanogo à la tête d’une junte militaire de la garnison de Kati s’est emparé du pouvoir d’Etat en chassant le Président démocratiquement élu par le peuple malien.Cet acte ignominieux, qualifié d’imprescriptible par la Constitution du 25 février 1992 a mis à vau-l’eau les précieux acquis de notre démocratie et les conséquences ont été dramatiques à tout point de vue.Alors que les auteurs de ce fameux coup d’Etat, celui qui a été qualifié de plus stupide du monde, n’ont pas encore fini de purger leur peine moralement et les préjudices qu’ils ont causé à notre démocratie chèrement acquise, d’autres en mal de popularité, veulent penser à ce scénario d’une autre époque. Le Général Moussa Sinko Coulibaly et certainement d’autres seraient toujours dans de telles dispositions, celles de profiter des erreurs des autorités actuelles pour vouloir tenter une autre aventure qui serait périlleuse pour le Mali. Le fait de vouloir simplement prononcer le mot coup d’Etat dans un pays où les institutions marchent est un crime contre la démocratie. Le Général déserteur de l’armée qui s’est revêtu du manteau politique doit comprendre que le temps des putschs est révolu et que la marche vers la démocratie est irréversible.
Quelque soit les failles et les insuffisances de la gouvernance actuelle du pays, en dépit de la crise multidimensionnelle à laquelle le Mali est confronté, aucun citoyen sensé ne prônerait jamais un coup d’Etat, après celui que le pays a connu en 2012. les forces démocratiques n’accepteront jamais qu’un coup de massue soit donné à leur Bébé qui ‘est la démocratie. Le Peuple malien préfère rester toujours au centre du débat et trancher à chaque fois que son avis est sollicité plutôt que d’accepter qu’un groupe d’hommes en armes agisse à sa place. Car il sait bien qu’en cas de coup d’Etat c’est un groupuscule d’hommes en armes prétendant agir en son nom qui s’accaparerait du pouvoir en prétextant défendre ses intérêts sans demander son avis. Nous préférons une démocratie chancelante, boiteuse à un coup d’Etat.
En somme, ceux qui ont encore l’esprit rétrograde doivent se mettre à jour, pour ne pas ramer à contre-courant de la marche du monde.Ceux qui sont assoiffé du pouvoir doivent eux aussi comprendre que la seule voix d’accès au pouvoir en démocratie est celle du Peuple. La démocratie est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple
Youssouf Sissoko
Inf@Sept