La construction du beau bâtiment du Centre de santé de référence (CSRéf) de Kalaban-coro a été très appréciée par les populations. On pensait que cela serait un ouf de soulagement pour les habitants de cette commune rurale et environnants. Malheureusement, ce qui se passe au CSRéf laisse à désirer. Cette structure est devenue un mouroir pour les nouveau-nés prématurés !
Lancé le 9 juillet 2013, le CSRéf de Kalaban-Coro a 17 blocs techniques qui sont : l’administration, le bloc de consultation, le bloc opératoire, le laboratoire d’analyse, le bureau local pour le vaccin, le dépôt réparti, le bloc technique, le bloc de néonatalogie et autres. C’est d’ailleurs le bloc de néonatologie, une branche de la pédiatrie spécialisée, qui est devenu un mouroir pour les nouveau-nés.
La semaine dernière, faute de prise en charge adéquate, ce sont environs cinq nouveau-nés prématurés qui ont perdu la vie. Selon le témoignage d’un père de famille dont la femme a accouché d’un prématuré, beaucoup de ces enfants sont morts à cause d’un manque de personnel qualifié, mais surtout de l’absence de groupe d’électrogènes : « Ces enfants qui sont nés prématurés sont mis dans des éprouvettes qui marchent par l’électricité. Cela permet de tenir l’enfant en vie afin qu’il récupère. Mais il y a eu coupure d’électricité, ces nouveau-nés inefficaces ne peuvent pas tenir et beaucoup d’enfants ont perdu la vie ». Mais diantre, comment comprendre que dans un centre de santé de référence, il n’y ait pas un groupe électrogène par parer aux coupures d’électricité ?
Au Mali, le laisser-aller et le laisser-faire ont pris une proportion très inquiétante. Le médecin chef et les responsables du comité doivent être tenus responsables de la mort de ces nouveau-nés. Et la mairie de la commune rurale de Kalaban-coro également, car le CSRéf est sous sa juridiction.
Négligence coupable !
Pis, en plus du manque de groupe électrogène, il n’y a même pas un dortoir pour les mères qui ont accouché d’un enfant prématuré. A en croire, une parturiente, il n’y a même pas un endroit prévu (dortoir, lieux de sieste) pour les mères dont les enfants sont pris en charge dans la structure néonatalogie du CSRéf. « Nous avons donné naissance à des enfants prématurés. Nos enfants sont mis dans les éprouvettes, nous devrons passer nuit et jour au centre, mais nous n’avons aucun endroit pour dormir », nous confie une mère désespérée. Avant de s’interroger : « Et la somme des 5 mille FCFA que chaque femme paie pour l’accouchement ? Malgré cela, il n’y a pas de groupe électrogène encore moins de dortoir pour nous les mères. Où va donc cette manne financière ?».
En tout cas, c’est vraiment dommage que dans ce CSRéf assez particulier du fait qu’il est à la lisière d’un centre urbain et rural, des nouveau-nés meurent par mauvaise prise en charge, de manque de personnels qualifiés et par négligence coupable de la mairie. Et dire qu’il y a plus de 20 Cscom qui relèvent du Centre qui n’a même pas un groupe électrogène. Le département de la Santé qui fonde beaucoup d’espoir sur le CSRéf, compte tenu de sa situation démographique pour améliorer le plateau sanitaire, est fortement interpellé face à la gravité de la situation. Des femmes qui font 9 mois de grossesse dans la douleur méritent-elles de perdre leurs enfants par la faute d’une négligence coupable des autorités communales ?
Tientigui
Le Démocrate