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Le président du MPV-Mali, Boubacar Yalkoué, sur la journée du 2 novembre : « Sans journaliste, on risque de tomber dans l’anarchie »

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Le Mali célébrait à l’instar des autres pays, la journée internationale de la fin de l’impunité pour des crimes commis contre les journalistes. À cette occasion, le président du Mouvement de protection de la presse contre les violences (MPV-Mali), Boubacar Yalkoué, accompagné de Alexis Kalambry, représentant de la Maison de la presse étaient face aux hommes de médias. Cette cérémonie commémorative a eu lieu le samedi 2 novembre à la Maison de la presse.

Pour la commémoration de la journée internationale de la fin de l’impunité pour des crimes commis contre les journalistes, les organes faitiers de la presse malienne dont le Mouvement de protection de la presse contre les violences (MPV-Mali) et la Maison de la presse étaient face aux journalistes. En l’occurrence, dès sa prise de parole, le président du MPV-Mali s’est prononcé sur le sujet : « L’objet de cette rencontre est le 2 novembre, une date constituée comme ‘’journée internationale de la fin de l’impunité pour des crimes commis contre les journalistes’’ par des Nations unies ». Boubacar Yalkoué de poursuivre : « Cela est parti d’un évènement tragique qui a eu lieu à Kidal en date du 2 novembre 2013 où deux journalistes français de la RFI (Ghislaine Dupont et Claude Verlon) ont été tués lors d’un reportage ». D’après le directeur de publication du quotidien, « Le Pays », les motifs et les conditions dans lesquelles ces derniers ont été assassinés ne sont pas à présent connus. Pourtant, nous confie-t-il, une enquête a été ouverte et deux juges dont un français et un malien, ont même été cooptés pour que lumière soit faite sur le dossier. Selon M.

Yalkoué, des témoignages ont été faits en France concernant l’assassinat des journalistes et le juge français est même venu au Mali en début de 2018 pour une rencontre avec son confrère malien. Les deux juges chargés du dossier, confirme Yalkoué, « se sont vus et ont échangé. Les facettes de téléphones récupérés sur le site du drame ont été étudiées. Mais ils (juges) n’ont pas eu de résultats ».

Dans ce dossier, M. Boubacar Yalkoué s’attendait à ce que tous les suspects soient entendus. Ce qui, pour raison d’identification civile, n’a pas été fait, regrette-t-il pour qui il ne faut jamais marmonner sur la question : « C’est quand même dommage de voir que le dossier soit au point mort à présent. Dans le dossier, le juge d’instruction malien n’a pas bougé d’un iota. Le déplacement qu’il devrait faire sur Kidal a été annulé pour raison d’insécurité ».Pour le président du MPV-Mali, le message est assez clair : « Plus de 6 ans après l’assassinat de ces deux confrères, le dossier n’a pas évolué.

En tant que journaliste et Malien, cela est écœurant parce que l’évènement tragique a eu lieu sur le sol malien. Il relevait donc de notre devoir de faire en sorte que le monde sache la vérité qui n’est, malheureusement, pas le cas de nos jours ».Profitant de la circonstance, M. Yalkoué a évoqué le cas du journaliste Birama Touré, disparu depuis le 29 janvier 2016.Ce dernier, bien qu’il ait été enlevé en pleine ville de Bamako, est aussi resté sans suite. Jusqu’à présent, ajoute le président du MPV-Mali, les autorités n’ont pas pu nous dire où se trouve Birama Touré, comment il vit et dans quelle condition il se trouve. Pour le conférencier, le devoir du journaliste est de donner l’information à la population.

Un travail qui, sous ses yeux, s’exerce dans des conditions « extrêmement » difficiles. Ce qui l’amène à tenir ces propos : « C’est par conviction que nous sommes dans ce métier. Mais que les autorités sachent aussi que sans journaliste, difficilement la démocratie règnera ».Puis d’ajouter : « Sans journaliste, on risque de tomber dans l’anarchie. Nous, en réalité, trempons la plume dans la plaie. On n’est ni pour X ni pour Y mais on donne tout simplement l’information ».

Pour finir, il lance un appel aux autorités maliennes de prendre toutes les mesures pour que lumière soit faite sur les cas évoqués.

Pour Alexis Kalambry, la Maison de la presse effectuera des formations pour des journalistes allant dans le sens de leur protection, et veillera à ce que les coupables des crimes commis sur eux soient punis.

Mamadou Diarra

SourceLe Pays

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