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Gestion du pouvoir-complicité française avec les rebelles : Les vérités de Salif à son Kôrô IBK

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Dans une vidéo diffusée, le jeudi dernier, Salif Keïta, la star de la musique malienne s’est directement adressée au président Ibrahim Boubacar Keïta. Salif tance son aîné (Kôrô) et point du doigt la France, accusée de complicité avec les rebelles du Nord. La vidéo a fait l’effet d’une bombe.

Dans une vidéo, qui a vite fait le tour des réseaux sociaux, l’artiste international malien, Salif Keïta a tout d’abord tenu à préciser qu’il n’a rien contre le président Ibrahim Boubacar Keïta et son régime mais qu’il est temps de lui dire la vérité.

Ensuite, Salif demande à son « Kôrô » IBK « de dire la vérité » au président français Emmanuel Macron ou de « quitter le pouvoir ». Aussi, Salif reproche au président IBK de se soumettre au « petit Macron ».

« Kôrô si tu as peur de dire la vérité à la France, si tu ne peux pas gérer ce pays, quitte le pouvoir, celui qui n’a pas peur le prendra, tu passes ton temps à te soumettre à ce petit Emmanuel Macron, c’est un gamin. Koro tu n’es pas au courant que c’est la France qui finance nos ennemis (djihadistes) contre nos enfants », déclare Salif Keïta.

Par ailleurs, Salif Keita déplore la mort de nos soldats sur le théâtre des opérations dans le Nord du pays. Selon lui, ces derniers sont tués par des djihadistes financés et armés par la France : « Les Maliens sont fatigués, les maliens sont pauvres à cause de cette guerre qui ne finit jamais ». Pour lui, son grand frère doit dire la vérité à la France, dit-il.

Au-delà de cette sortie de l’artiste de renommé international, ce sentiment antifrançais semble, peu à peu, gagner du terrain au sein de l’opinion malienne. Car arrivée pour dit-elle, aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale suite à la rébellion touareg aidée par les djihadistes qui avaient occupé toutes les régions du Nord du pays, les autorités françaises, de par leur comportement dans la gestion de cette crise ont fini par se fourvoyer aux yeux des Maliens. Mieux, depuis le début de cette crise, certains agissements dictés de Paris sont dénoncés à Bamako par une opinion malienne qui estime que la France a ficelé un agenda pour le Nord du Mali. Et, aujourd’hui de nombreux maliens estiment que l’opération Serval n’a servi que de prétexte aux français pour venir soutenir la rébellion et ensuite orchestré la partition du Mali. Barkhane ? Elle est aujourd’hui décriée de Kayes à Bamako, au moment où les soldats maliens sont quotidiennement pris pour cible au Nord et Centre du pays.

Organisées tout d’abord par des activistes opposés à la présence militaire française, cette colère contre la présence française touche, actuellement, une frange importante de la population malienne.

Que les maliens reprochent à la France ? En 2013, l’opération « Serval », en appui avec les troupes maliennes ragaillardies par cette aide salvatrice, a stoppé net avec une fulgurante efficacité la percée djihadiste sur Konna. En une dizaine de jours, le tour est joué : mission accomplie ! Sauf qu’à quelques encablures de Kidal, l’armée malienne est éconduite… Pourquoi ? Et d’autres estiment que l’opération « Barkhane » n’a autre objectif que la sauvegarde d’intérêts français et de leurs « amis » (la CMA) que sécuriser le Mali.

Et ce sentiment antifrançais exprimé çà et là touche directement le président Ibrahim Boubacar Keïta accusé de faire le jeu de la France et d’être là pour l’exécution de l’Agenda de France et non de défendre les intérêts du Mali.

Mohamed Sylla 

L’Aube

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