Le mouvement citoyen Lucha dénonce les menaces dont il se dit victime dans plusieurs villes du pays depuis environ deux semaines. Les activistes craignent d’être victimes d’une stratégie des autorités pour les faire taire.
Excédés par une montée de la criminalité dans la ville de Bukavu, dans l’est de la RDC, les militants de la Lutte pour le changement (Lucha) ont tenu le 9 novembre une conférence de presse. Ils ont notamment évoqué les cas des présumés auteurs de ces actes, arrêtés puis relâchés. Ils ont cité quelques noms. « Au lendemain de ce point de presse, dans l’après-midi, nous recevons des messages de menaces, moi en premier, rapporte Judith Maroy, qui milite au sein de la Lucha à Bukavu. Des gens qui disent : où êtes-vous ? Nous sommes à votre lieu de réunion depuis deux heures, on vous attend et ça nous fâche. Nous, nous allons mettre fin à votre vie. »
Depuis ces menaces, les militants de la Lucha disent craindre pour leur vie : « La plupart d’entre nous ne dorment plus dans nos maisons. Nous vivons dans la clandestinité », explique-t-elle.
Stratégie de musèlement
À Kinshasa, Bienvenu Matumo, un autre militant de la Lucha, affirme avoir été verbalisé pendant plus de trois heures dans les locaux du parquet près la Cour de cassation pour, dit-il, avoir posé des questions sur une affaire concernant 15 millions de dollars américains qui auraient disparu des comptes du Trésor public. Il craint que ces dernières menaces entrent dans le cadre d’une stratégie pour museler les activistes : « On le voit dans le Kasaï où ils sont fortement réprimés par la police, souligne-t-il. Nous craignons évidemment qu’il y ait un mot d’ordre qui soit donné pour que nos actions soient réprimées et que notre message ne soit pas entendu par la population. »
Depuis, des plaintes ont été déposées pour exiger plus de lumière sur ces cas.
RFI