Célébrer ou non le Maouloud n’est plus à l’ordre du jour, mais comment commémorer ce jour béni, voilà la question qui taraude les esprits et cela à cause des déviances attentatoires à la religion. Suivez notre équipe de reportage en cette belle nuit dans une des cités pieuses du sahel.
Il est 20 heures, on vient de se partager un diner copieux en famille. Les plus âgés font des bénédictions et ensemble, nous tous implorons le Seigneur des mondes pour qu’Il accorde sa grâce infinie aux disparus et nous gratifie d’un long et heureux séjour ici bas. A la porte des mendiants apparemment bien servis s’affairent autour des morceaux de viande et tout le monde est content. De loin un grand haut parleur envahi l’atmosphère avec des chants religieux et progressivement des grappes humaines se dirigent vers la place réservée pour le prêche. Vers minuit elle est plein comme un œuf et le grand tribun habillé en blanc occupe son fauteuil et commence à inviter les uns et les autres à faire sienne des valeurs de l’Islam. Accrochés à ses lèvres, certains fidèles ont des difficultés à contenir leurs larmes. Le silence imposant est souvent perturbé par des clacs de doigts pour signaler le quêteur. Tout cela est beau et vous donne envie de vous laisser aller à ce monde immatériel.
Mais votre rêve s’estompe une fois que vous quittez la lumières des lampadaires. Dans les pénombres, un autre monde se vit avec ses règles. Ici on répugne toute source lumineuse. Enveloppées dans des soutanes noires laissant paraitre leurs rondeurs des filles pour ne pas dires des femmes et leurs compagnons se la coule douces sans se soucier de ce qui se passe à coté. En effet, la nuit de Maouloud est devenue un passe- droit ou tout serait permis car elle est l’occasion ou des individus à l’abri tout soupçon de se rencontrer et se livrer à des actes ignobles. La liberté exceptionnelle de mouvement qu’accorder beaucoup de chef de famille pour aller au prêche est mise à profit pour passer de « bons moments » avec son amoureux En arpentant la grande avenue éclairée et nous rencontrons les personnes de tous les âges se dirigeant vers une autre place forte. De loin les hauts parleurs crachent le message délivré par le patriarche.la proximité du fleuve qui délivre sa brise parfumée offre des conditions meilleures aux jouisseurs. Des amoureux aux fumeurs chicha en passant par buveur de thé chacun y va des ses préoccupations. Ici on parle de tout sauf de Dieu, des scènes obscènes se côtoient dans le lit majeur du fleuve et on se croirait sur une des plages des iles de Galápagos.
De l’argent encore plus d’argent
Comment comprendre qu’un lieu de prêche puisse se transformer en point de rencontre pour des amoureux et de tous les âges s’il vous plaît ? En effet la déviance ne se limite pas aux seuls « participants ». Des leaders, c’est-à-dire ceux qui doivent donner le bon exemple sont empêtrés dans des comportements qui heurtent la morale. Ils sont nombreux à être attirés par les merveilles de la vie matérielle ici bas et veulent plus de luxe. De nos jours l’habit fait le moine. Les besoins de cette vie de luxe avec des grosses cylindrés et des châteaux de marbres exigent de l’argent et plus d’argent. Le Maouloud est devenu une opportunité pour beaucoup de faire le plein des caisses. Véritable activité génératrice de revenu pour certains, des quêtes pour ne pas dire des extorsions d’argent sont organisées pour remplir les caisses au profit de quelques saints. D’autres plus organisés passent par le système de cotisation. Comme de l’impôt per capita, ils prélèvent des millions dont un faible pourcentage est utilisé pour les festivités et reste pour satisfaire les besoins matériels qui vont crescendo. En contre partie, Ils promettent le paradis et s’engagent à plaider la cause des victimes du jugement dernier. Et au nom de l’islam on suce le sang de milliers de pauvres pour se taper après des voitures de haut standing et construire pour l’avenir des sa dynastie. Et oui ! La piété, la modestie sont des valeurs islamiques qu’on abandonne progressivement au profit du lux ostentatoires.
Que dire du contenu de certains messages dans ces conditions ? En l’absence de tout code déontologique et de tout organe de régulation, des apprentis sorciers se muent en prêcheur pour l’occasion. Ils opèrent dans les périphéries et ont un auditoire relativement inculte. Sans lignes directrices, ils se laissent aller à leurs fantasmes et transforme le prêche en règlement de compte. Des thématiques qui n’ont rien à avoir avec la religion sont traitées de façon comique violant les convenances. D’autres y trouvent l’occasion de vider leur cœur et l’auditoire ne peut que subir.
Le folklore et la banalisation arrivent à grand pas. Au rythme où vont les choses, les aspects festifs et financiers supplanteront la dimension religieuse de l’évènement, ce qui serait dommage car cela ne pourrait que profiter qu’aux ennemis de l’islam. Les gardiens des normes sont interpellés
La Rédaction
Delta Tribune