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Le Mali, un no man’s land diplomatique

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BK renoncerait-il à porter la voix du Mali ? Avec son règne en tout cas on aura tant vu. Par-delà le transfert de fait de la présidence de la République au domicile personnel du chef de l’Etat se développe, depuis quelques temps, un phénomène inédit de délégation du pouvoir d’Etat jusqu’en dehors des frontières maliennes. Il se traduit notamment par l’intervention de chefs d’Etat étrangers sur toutes les questions internes en lieu et place de celui qui détient la légitimité populaire pour ce faire. C’était le cas lorsque le président nigérien a endossé la problématique de Kidal, en dénonçant l’autonomie de fait de cette ville comme elle était une contrée nigérienne. Plus récemment encore, c’était au tour du président sénégalais Maki Sall de prendre le relais pour parler au nom du Mali d’un domaine régalien qui relève de la souveraineté de l’Etat : le mandat de l’ONU soutenu par des résolutions que seul l’Etat concerné est habité à porter. Là où il revenait aux autorités maliennes de le faire, c’est le voisin sénégalais qui a porté la réclamation d’un mandat robuste des Nations-Unies au Mali en vue de mieux faire face à l’ampleur de la crise. Sur toutes ces questions IBK lui-même est muet comme une carpe. Il s’y complaît et laisse ses pairs marcher sur des platebandes qui tiennent d’une souveraineté inaliénable conférée par ces concitoyens et dont il est le porte-voix irremplaçable. Et quoique le Mali ait besoin de solidarité et que la portée de la crise est internationale, la substitution entière et totale est en passe de nous transformer en no man’s land diplomatique

SourceLe Témoin

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