Diéma, 24 décembre (AMAP) Dans le cercle de Diéma, de nombreuses femmes s’adonnent au maraîchage. En ce moment, elles se frottent les mains. Elles vendent, en longueur de journée, leurs produits : laitue, choux, tomates, oignon, betterave, gombo ainsi qu’autres légumineuses et réalisent d’importantes recettes. Leurs petites parcelles aménagées sont situées, généralement, dans les coins des maisons, derrière les habitations ou aux abords des mares.
Ici, la grande difficulté à laquelle les maraîchers sont confrontés, depuis plusieurs années, est la crise d’eau qui se fait sentir, surtout, pendant la saison sèche, entre avril et juin, quand la quasi-totalité des puits et cours d’eau tarissent. Toutes les communes sont, plus ou moins, touchées par cette pénurie d’eau.
Djégué, membre de l’Association des femmes de Nafadji, évoque le problème d’eau empêchant les femmes d’arroser, régulièrement, leur vaste jardin d’une superficie de 5 hectares. « Ce jardin, poursuit-elle, contient 4 puits, mais tous manquent cruellement d’eau ». La dame explique que le puits à grand diamètre, qu’elles ont creusé avec l’argent de leur caisse, pour un montant d’un million deux cents cinquante mille francs cfa, s’est effrité. Elle affirme que le maraîchage a plusieurs avantages pour les femmes. Il leur permet d’assurer l’entretien de leurs enfants, de régler les frais d’ordonnances de leurs enfants, de payer leurs frais de scolarité, sans compter les petites pièces de monnaie que leur progéniture réclame pour leur casse-croûte à l’école. Ce jardin des femmes de Nafadji n’est pas encore prêt à produire de la laitue pour la fête du Nouvel an, car toutes les planches sont au stade de pépinières, à cause de l’insuffisance d’eau.
Actuellement, trois pieds de laitue sont vendus à 200 Fcfa dans la ville de Diéma, mais avec la laitue qui provient de Kolokani, un pied coûte 100 Fcfa. « On tient compte, souvent, des frais de transport », lance une femme commerçante tout en arrosant son panier de laitue pour garder la fraicheur. Certaines femmes ne vendent pas tous leurs produits, elles en utilisent pour l’alimentation de leur famille. D’autres préfèrent laisser leurs laitues jusqu’à la veille du 31 décembre. « En ce moment, déclare Sana, le prix double ». La laitue se commande à l’avance. L’année dernière, malgré ses multiples planches, Diallo n’est pas parvenue à satisfaire toute sa clientèle. Oumar, lui, déteste la laitue au goût amer. Avant d’acheter de la laitue, il prend soins de porter à la bouche un morceau. Almadi, fin connaisseur, explique que si la laitue ne reçoit pas suffisamment d’eau, elle change de goût, de plus, si elle dure longtemps dans la planche.
Baba Coulibaly, le chef de village de Nafadji, loue les efforts des femmes de son village. Il affirme que les femmes jouent un grand rôle dans l’économie familiale. Leurs produits maraichers servent de condiments, ce qui allège la charge des hommes.
Le Secteur de l’agriculture de Diéma, dirigé par Soumaïla Coulibaly, apporte l’appui conseils aux producteurs et productrices maraichères pour l’amélioration et l’augmentation de leurs rendements. Il effectue, aussi, des contrôles phytosanitaires en vue de protéger les cultures contre les déprédateurs et autres effets extérieurs. A ces différentes missions, s’ajoute le suivi des champs écoles des 21 producteurs maraîchers dans le cadre du projet WHH (Pour un monde sans fin).
En effet, les femmes du Cercle de Diéma ont besoin d’eau pour pouvoir mener à bien leurs activités de maraichage. Elles lancent à l’endroit du Gouvernement et ses partenaires un appel afin à l’aide pour résoudre leurs difficultés.
OB/MD (AMAP)