Le procureur annonce que neuf agents de police de l’unité anti-drogue seront poursuivis pour le décès des personnes gardées à vue. Le 15 juillet 2019, onze personnes gardées à vue dans une cellule de la police anti-drogue avaient été retrouvées mortes au lendemain de leur interpellation.
La directrice de la police judiciaire, le commandant de l’unité anti-drogue, et tous les agents de police liés à l’affaire avaient été relevé de leur fonction en attendant la fin de l’enquête.
Le procureur a retenu trois charges contre les neuf agents de police de l’unité anti-drogue. Ils seront poursuivis pour la mise en danger des prévenus, d’omission de porter secours à autrui et d’homicide involontaire.
Harouna Yoda affirme que l’analyse des différents rapports d’enquête a permis de relever suffisamment de charges pour soutenir ses poursuites. Mais la procédure pourrait prendre encore un peu temps, car il faudra designer une juridiction pour la suite de l’affaire. Il faut une procédure spéciale pour poursuivre les officiers de police judiciaire dans le cadre de l’exercice de leur fonction.
Mais, déjà pour les familles des victimes, c’est une première victoire. « C’est une très bonne nouvelle pour les familles » dit maitre Rodrigue Bayala, l’un de leurs avocats. Selon l’avocat, une fois la juridiction désignée, le dossier pourrait aller vite. « On a déjà des survivants, des témoins qui pourront expliquer ce qu’ils ont vu et entendu, et nous avons aussi tous les rapports d’enquête préliminaire », ajoute –il.
RFI