Le soleil, le vent, l’eau, la biomasse sont des sources énergétiques inépuisables et écologiques. Le président de la République a souhaité, lors du rendez-vous de la capitale émiratie, le développement de ces alternatives capables de favoriser l’industrialisation des pays africains
L’énergie, l’eau et l’environnement sont au cœur des échanges de la Semaine durable d’Abu Dhabi, la capitale des Émirats arabes unis. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, arrivé hier dans cette mégalopole d’une grande modernité, est parmi les hautes personnalités invitées à ce rassemblement, le plus important en matière de développement durable au Moyen-Orient.
Après son installation à l’hôtel, le chef de l’État s’est rendu au Centre national des expositions d’Abu Dhabi où se déroule la Semaine du développement. Sur place, il a successivement rencontré le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur des Émirats arabes unis, Cheikh Saïf bin Zayed Al Nahyan, vice-président des Émirats arabes unis et Émir de Dubaï, Mohamed ben Rachid Al Maktoum, le président du Fonds Khalifa, Hussain Al Nowais et la ministre d’État à la Coopération internationale des Émirats arabes unis, Reem Al Hashimi.
Dans l’après-midi, le président Keïta a pris la parole lors d’un panel au cours de laquelle il était question de révolution des énergies renouvelables dans les pays du Sud. À ce propos, le chef de l’État a affirmé que l’énergie est à la base de tout développement. Selon lui, la satisfaction des besoins humains fondamentaux, notamment, l’eau, l’alimentation, la santé, l’éducation, l’industrie, dépend de la disponibilité de l’énergie en quantité, en qualité et accessible par tous de façon durable.
Par ailleurs, Ibrahim Boubacar Keïta a rappelé qu’aujourd’hui, notre continent est menacé par les effets du changement climatique et l’épuisement des sources d’énergies fossiles.
Face à ces défis, il a indiqué que les énergies renouvelables se présentent comme une alternative indéniable à cause de leur caractère renouvelable, inépuisable et respectueux de l’environnement. Les énergies renouvelables sont aussi des énergies propres et constituent l’un des meilleurs moyens d’atténuation du changement climatique. De ce fait, elles révèlent de nombreuses opportunités pour les pays du Sud.
Selon l’estimation des scientifiques, pour espérer limiter le réchauffement climatique en deçà de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle tel que le prévoit l’accord de Paris, les émissions de gaz à effet de serre devront baisser de 40 à 70% entre 2010 et 2050. Pour le président de la République, cet objectif n’est réalisable qu’avec l’utilisation à grande échelle des énergies renouvelables.
«Certains pays du Sud comme le nôtre ont un coût de production d’énergie très élevé par la dominance de l’énergie fossile dans le mix énergétique. Le coût de production élevé limite l’accès de la population à l’énergie et freine le développement économique», a-t-il souligné. L’utilisation des énergies renouvelables, a soutenu le président Keïta, permet de diminuer le coût de production et contribuer au développement des infrastructures socio-économiques de base, à la création des richesses et des emplois. Il dira que d’une manière générale, les énergies renouvelables permettront d’accélérer l’industrialisation des pays du Sud.
UN POTENTIEL INESTIMABLE
Le président de la République a également rappelé que le Mali regorge d’un potentiel inestimable en ressources énergétiques renouvelables telles que : l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie hydroélectrique, l’énergie de la biomasse qui sont sous-exploitées par manque de financement. «Le pays pourrait produire 300 Méga Watt (MW) en valorisant mieux la biomasse», a-t-il relevé, ajoutant que la valorisation de ce potentiel d’énergie renouvelable par le biais d’un financement approprié constitue un défi majeur pour le Mali.
Comment les pays du Sud pourront-ils développer leurs économies sans émissions destructrices et dommages environnementaux associés à un développement économique rapide ? En réponse, le chef de l’État dira que les pays du Sud pourraient résoudre leurs besoins énergétiques par un développement accru des énergies renouvelables, respectueuses de l’environnement, pour développer leur économie. Ces pays, a-t-il poursuivi, doivent orienter leur planification énergétique basée sur l’utilisation des énergies renouvelables en mettant en place des cadres politiques et réglementaires appropriés, des technologies respectueuses de l’environnement, des campagnes de sensibilisation et d’information.
L’occasion était propice pour le président de la République d’évoquer la menace qui pèse aujourd’hui sur le fleuve Niger à cause de l’ensablement et surtout de l’exploitation sauvage de l’or, autrement dit du dragage. Il a aussi mis l’accent sur les politiques publiques visant à assurer la sécurité alimentaire dans le pays. À ce propos, il dira que 15% du budget est consacré au secteur de l’agriculture, ce qui a permis au Mali de produire 10 millions de tonnes de céréales en 2019 et 760.000 tonnes de coton. Mais seulement, 2% de la production cotonnière est transformé sur place, ce qui est insignifiant en terme de plus-value.
Pour le chef de l’État, le Mali a besoin d’énergie pour développer le secteur industriel pourvoyeur d’emplois pour les jeunes. Mais il s’agit des énergies renouvelables afin de préserver l’écosystème, voire l’humanité toute entière. Depuis 2016, la Semaine de la durabilité d’Abu Dhabi est l’occasion de mettre les exposants et visiteurs en contact avec de nombreuses entreprises de développement durable. Organisée sous le thème «Accélérer le développement durable», l’édition de cette année a vu la participation de plus de 30.000 participants venus de plus de 175 pays…..La suite sur lessor
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