Accueil CONFIDENTIEL CAFOUILLAGE AU SOMMET DE L’ETAT: Quand un député dissuade des ministres

CAFOUILLAGE AU SOMMET DE L’ETAT: Quand un député dissuade des ministres

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Maintenant, l’on en sait beaucoup plus dans l’affaire du sulfureux recrutement des 501 fonctionnaires dont la décision d’intégration a été annulée dans la foulée. Même si, les personnes concernées ne veulent pas se laisser faire, en engageant déjà, des poursuites contre l’Etat pour ‘’licenciement abusif’’.
En réalité, tout est parti de la lettre N°0024 MEF-CAB du 26 juillet 2016 que le ministre de l’Economie et des Finances a envoyée à son homologue de la Fonction publique pour exprimer un besoin de recrutement de certains agents. Dans la correspondance que malizine.com a consultée, le ministre Cissé des Finances, exprime à celui de la Fonction publique, Mme Diarra Raky Talla, le besoin de recruter 419 agents dont des Aides-comptables, d’Aides-archivistes, de chauffeurs, de collecteurs de taxes… Tous dans la catégorie E, 1ier Échelon.
Tenez vous  bien, le ministre de l’Economie a exprimé le besoin du recrutement de 419 agents. Mais, en satisfaisant à cette demande, le ministre de la Fonction Publique en la personne de Mme Diarra Raky Talla qui semble lire autre que ce qui lui a été demandé noir sur blanc, passe outre. Elle  rajoute 82 agents aux 419 exprimés par son collègue des Finances. Ce qui fera 501 agents recrutés en catimini. Et c’est dans la Décision N°2016-001035/MTFP-SG du 09 septembre 2016, que Mme Diarra annonce à son homologue la réponse au besoin exprimé près de deux mois plus tôt.
Une semaine après, notamment le 16 septembre dernier, le ministre Boubou Cissé écrit dans une note confidentielle N° 973/MEF-CAB, à son homologue de la fonction publique ce qui suit :
« J’accuse réception de la Décision N°2016-0010235/MFTP-SG du 09/09/2016 portant recrutement dans la fonction publique pour le compte de mon département. »
Seulement, en disant avoir vu un dépassement de 82 agents par rapport à son besoin exprimé, le ministre Cissé invite son homologue à « observer plusieurs années sans recrutement de ces catégories de personnel pour le compte du ministère de l’Economie et des Finances ». Autrement, tout rentre dans l’ordre et Boubou ne trouve aucune irrégularité à signaler à son homologue qui n’a pas daigné s’imprégner de la ligne budgétaire pour agir de la sorte.
Qu’à cela ne tienne, Boubou Cissé qui sait tout de la ligne budgétaire, aurait pu signaler à son homologue l’impossibilité pour le budget d’Etat de supporter ces dépenses en vue. Si c’était le cas.
Curieusement, c’est dans la foulée que madame le ministre de la Fonction annule la Décision N°2016-0010235/MFTP-SG du 09/09/2016 portant recrutement dans la fonction publique pour le compte du ministère de l’Economie et des Finances.
Pis, le ministre de l’Economie et des Finances qui n’avait au départ dénombré aucune irrégularité tout au long du processus, malgré le dépassement constaté, choisit de limoger son Directeur des Ressources Humaines et son Adjoint. Les pauvres ! Ils portent ainsi la responsabilité du scandale que le peuple a rejeté en bloc. Les pauvres ! Question : Que s’est-il donc passé pour que ces ministres agissent ainsi ?
De sources sures, c’est le bureau national des jeunes du Rpm, parti au pouvoir qui s’est réuni après avoir appris la nouvelle pour s’y opposer et pousser les ministres à l’origine, de revoir leur copie.
En clair, le bureau des jeunes du parti présidentiel dirigé par le député Moussa Timbiné, ne s’est pas opposé à la décision juste par éthique.
« Les jeunes pensent qu’un tel projet de recrutement ne peut passer sans qu’ils y soient associés pour proposer le cas de leurs militants au chômage », explique un cadre du parti au pouvoir au premier portail numérique du Mali.
Quoiqu’il advienne, le RPM lui, est parvenu à faire annuler la décision de recrutement. Les nouvelles recrues qui ont payé 5 millions FCFA chacun pour être pris, ont attaqué l’Etat au Tribunal de Travail pour licenciement abusif. Car, « ils ont bien été recrutés, selon un juge malien qui ajoute. Le fait d’annuler leur décision de recrutement constitue un licenciement abusif du moment qu’ils n’ont commis aucun crime, et l’Etat ne sortira pas vainqueur de ce cas d’espèce.»
Issiaka M Tamboura
Copyright-malizine.com 

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