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A la Une: les municipales au Mali sous le feu des critiques

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Le scrutin d’hier n’a guère les faveurs de la presse malienne ce matin. « Du cafouillage à l’illégalité », s’exclame ainsi Le Témoin. « Plus de 17 milliards de francs CFA. C’est le coût estimatif du processus électoral dans lequel notre pays s’est engouffré depuis la convocation du collège électoral pour la date d’hier 20 novembre. Pour un résultat qui s’annonce peut-être plus catastrophique que la débâcle de 1997 au regard du cumul d’impairs organisationnels et législatifs. »

« C’est une véritable mascarade électorale que le pays a vécu hier », renchérit Le Sursaut. « La tension était vive hier, pointe le journal. Même dans la capitale, Bamako, les forces de sécurité, notamment les Forces spéciales anti-terroristes (FORSAT) étaient sur le qui-vive. Des patrouilles ont été établies aux alentours des différents centres de vote. A Bamako, si la menace sur le scrutin était d’ordre politique, car l’on soupçonnait le pouvoir d’une fraude pour faire passer les listes RPM, dans les autres localités il y avait une situation d’impréparation généralisée, mêlée à la crise sécuritaire. Mais au-delà, on notait un véritable manque d’engouement chez les populations, du matin, à la fermeture des bureaux de vote. »

L’Aube, autre quotidien malien, hausse encore le ton… « Elections pourries ! », lance le journal. « Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire du vote au Mali, on ne trouvera pas trace d’élections aussi abracadabrantes que celles de ce 20 novembre. En plus du piétinement outrageux dans son processus de gestion de toutes les lois de la République, l’élection va sans doute battre le record du plus faible taux de participation à l’image du District de Bamako où les électeurs ont tout simplement boudé les urnes. Pire, pointe encore L’Aube, le scrutin communal d’hier a été émaillé de dysfonctionnements, d’incidents et de fraudes sans précédent qui entachent incontestablement sa régularité. »

Et le quotidien malien de lancer cette conclusion sans appel : « entre retards dans l’acheminement du matériel électoral, urnes emportées ou brûlées, achat de voix à ciel ouvert, agents enlevés, fraudes massives, localités investies par les groupes armés et circonscriptions électorales interdites de vote, le scrutin communal du 20 novembre 2016 restera comme l’une des consultations les plus pourries de l’histoire du Mali. »

Primaires à droite en France : Fillon gagne, Sarko perd…

A la Une également, la primaire à droite en France… avec un duel Fillon-Juppé au second tour et l’élimination de Nicolas Sarkozy… La presse du continent s’attarde surtout sur la fin de la vie politique de l’ancien président français.

« Une bombe atomique !, s’esbaudit Maliweb. L’élimination d’un ancien président de la République dès le premier tour d’une primaire… Historique ! »

« Nicolas Sarkozy, la retraite à 62 ans », ironise le quotidien Enquête au Sénégal. « Pendant deux ans, l’ancien président aura vainement tenté de rallumer la flamme qui l’avait conduit à la victoire en 2007. Son noyau dur de soutiens n’a pas suffi. »

« Sarkozy éliminé : que du soulagement ! », assène Ledjely.com. Un soulagement qui « ne vient pas de l’hypothétique espoir que François Fillon ou Alain Juppé, si l’un ou l’autre était élu, fasse mieux ou se comporte différemment à l’égard du continent africain », pointe le site guinéen.Non, « c’est de la personnalité de l’ancien président français dont il est question. Bagarreur ou audacieux pour les uns, il est surtout perçu en Afrique comme arrogant, outrancièrement suffisant et porteur d’une conception qui voit la politique avant tout comme un spectacle. Ainsi, la classe intellectuelle du continent n’a jamais réussi à le dissocier de son fameux discours de Dakar où, s’érigeant en un insolent paternaliste, il avait reproché à l’Afrique de ne pas être suffisamment entrée dans l’histoire. »

Qui plus est, relève encore Ledjely, « architecte de l’invasion internationale de la Libye, son refus d’admettre avoir orchestré la mort de Kadhafi sur des bases fallacieuses passe également pour un manque d’humilité et une malhonnêteté qui font qu’il n’est pas fondamentalement différent des dirigeants africains qu’il se plaisait pourtant à critiquer. »

Source:RFI

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