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Examen des rapports sur la mise en accusation du président ATT et la visite de Mara à Kidal : Le président de l’AN, Issaka Sidibé ordonne d’interpeler le reporter de Le républicain

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Hier, mardi 13 décembre 2016, notre Reporter Aguibou Sogodogo a passé un mauvais quart d’heure entre les mains des gardes du corps du président de l’Assemblée nationale. Son seul tort, avoir utilisé son dictaphone pour enregistrer, au cours d’une séance plénière de l’hémicycle, publique d’ordinaire. L’ordre du jour n’était autre chose que des sujets qui fâchent d’habitude le président de l’Assemblée nationale : le rapport de la demande de mise en accusation de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré, et celui sur les évènements de Kidal de mai 2014, lors de la visite de l’ex premier ministre Moussa Mara. Nous ne savons pas quel est le lien de ces sujets avec les nerfs sciatiques et le système nerveux de cet Issaka Sidibé, mais il n’est pas à sa première fois de piquer une crise hystérique quand ce sujet est à l’ordre du jour. La première fois, il y a quelques mois, l’élu de Koulikoro était entré en transe insultant toute la presse, qui a l’amabilité de couvrir les acticités de cette caisse de résonnance, sans jamais avoir droit au moindre bidon d’eau de la part de l’institution parlementaire dirigée par Issiaka Sidibé. Les journalistes avaient étanché leur soif, il leur suffisait de claquer les doigts, sous la présidence des honorables Dioncounda Traoré, IBK ou Ali Nouhoun Diallo. Aujourd’hui, quelle inélégance!

Hier, l’examen de deux rapports en plénière : rapport de la commission ad-hoc d’examen de la demande de mise en accusation de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré ; et celui du rapport de la commission d’enquête sur les évènements survenus à Kidal en mai 2014 lors de la visite de l’ex premier ministre Moussa Mara. La lecture de ce rapport de 68 pages était en cours à l’hémicycle au moment de l’incident a été créé  de toute pièce par le président de l’Assemblée Issaka Sidibé, pour expulser de la salle notre reporter, en ordonnant à ses gardes de le prendre et de l’amener à la police du troisième arrondissement, rivalisant ainsi avec le Léviathan. Qu’est ce qui avait tant irrité Monsieur le Léviatan ? La commission ad hoc sur la mise en accusation d’ATT, n’était pas parvenue à trouver de preuves matérielles contre lui pouvant être qualifiées de faits infractionnels.

Notre reporter Aguibou Sogodogo  qui s’occupe des questions parlementaires et qui couvrait la dite plénière a été momentanément mis sous « surveillance policière » sur ordre du président Issaka Sidibé, président de l’hémicycle, lui empêchant de couvrir les débats. De quoi l’honorable Issaka a-t-il honte ? Les errements du pouvoir qui échoue à traduire  ATT devant la haute cour de Justice ? Les erreurs du pouvoir sur la visite hasardeuse du Premier ministre à Kidal exposant notre armée qui n’était assez prête pour livrer une telle guerre? C’est lui qui sait ce qui ne va pas chez lui.

Le rapport sur la mise en accusation d’ATT, était presque sous scellé. Personne n’avait droit à ce « fameux » rapport qui pourtant a fait fuite dans la presse à un moment donné. Ne possédant pas le rapport, les députés étaient obligés de prendre note comme les journalistes présents. Cette mesure a provoqué une brouille entre les députés et le président de l’hémicycle Issaka Sidibé. Le président du groupe parlementaire Vigilance Républicaine et démocratique (VRD), l’honorable Mody N’Diaye s’est farouchement érigé contre cette innovation lors d’une plénière. Après un long un remue-ménage sur la mesure, le rapporteur de la commission ad-hoc, l’honorable Bréhima Béridogo, a été autorisé à lire le rapport. En conclusion, on retient que la commission ad hoc n’est pas parvenue à trouver de preuves matérielles contre l’ancien président Amadou Toumani Touré pouvant être qualifié de faits infractionnels.

Le tort de notre reporter Aguibou Sogodogo, lors de cette séance plénière, a été  d’avoir enregistré les débats de la séance plénière. Il prenait tranquillement des notes dans la salle Aoua Keïta, après avoir posé son téléphone, lorsque subitement le président de l’Hémicycle, Issaka Sidibé demanda : A qui appartient ce téléphone ? Le journaliste a répondu en se présentant « Aguibou Sogodogo du journal Le Républicain ». Il n’en fallait pas plus pour que député pique une de ces colères noires, avant d’ordonner à la sécurité de d’amener le journaliste au troisième arrondissement. Aguibou Sogodogo a été ainsi escorté par les forces de l’ordre jusqu’à la sortie. Il ne doit son salut qu’à des députés épris de libertés démocratiques : les honorables Mody N’Diaye, Mamadou Diarrassouba, Amadou Cissé  et d’autres qui ont demandé aux forces de l’ordre de le relâcher. Il ne fut pas conduit au troisième, mais a été privé de ses mouvements, de son droit d’aller et venir pendant un bon moment. Sur instruction du commandant et garde du corps personnel du président Issaka Sidibé sa carte de presse a été saisie pour en faire une photocopie, pendant que lui-même restait cloitré entre deux agents de sécurité devant la salle Aoua Keïta. « Je venais d’être mis sous surveillance policière. J’apprends en ce moment que j’étais sous consignation », explique notre reporter, qui a passé plus de 30 minutes en cet état. Le temps qu’il rate l’essentiel de ce qui se disait dans la salle ? Il n’aura sa liberté que lors de la suspension des travaux, grâce à la bonne volonté et la médiation de certains députés comme Mody N’Diaye, Mamadou Diarrassouba, Amadou Cissé, Hady Niangado, Moussa Timbiné, le directeur à la communication Youssouf Touré, le secrétaire général, Modibo Sidibé et des confrères.

Pourquoi cet excès de zèle contre notre reporter ? La séance plénière est par définition publique, et par conséquent les enregistrements sont autorisés. La séance n’était pas à huis clos, et le journaliste avait le droit d’enregistrer. Mais apparemment le président Issaka Sidibé qui peine toujours à diriger la police des débats de l’hémicycle décharge ses déficits sur la presse. Il n’est pas à sa première menace contre la presse, contre la liberté d’expression. Pourquoi cet acharnement contre un journaliste qui ne fait que son travail? Cet homme est tout simplement une menace contre la quiétude et la démocratie.

Source:Le Républicain

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