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“Le courage politique” du Président. Quel courage? : Ou comment les thuriféraires du régime veulent une reddition en rase campagne.

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“Mes Chers compatriotes, 

……….Au regard de tout ce qui précède, et en considération de l’intérêt supérieur de la nation et de la préservation d’un climat social apaisé, j’ai décidé, en toute responsabilité, de surseoir à l’organisation d’un referendum sur la révision constitutionnelle. Pour le Mali, aucun sacrifice n’est de trop”.

Ce discours n’est pas suffisant au regard des exigences initiales de la Plateforme: le retrait pur et simple.

Mais il est l’expression d’une reculade claire et nette devant l’ampleur et la force du mouvement populaire mis en branle le 8 juin dernier.

C’est la reddition, l’enterrement de l’arrogance d’État, du mépris érigé en méthode de gouvernement.

C’est une belle victoire de l’unité d’action des jeunes, des moins jeunes, des femmes, des syndicats et des partis de l’opposition politique toutes tendances confondues.

Grâce à l’œuvre de salubrité démocratique de la Plateforme “An tè, A banna-Touche pas ma Constitution’’, des millions de Maliennes et de Maliens de l’intérieur et de la diaspora qui jusque-là étaient spectateurs  ont pris conscience de leur rôle majeur d’acteurs incontournables de l’ancrage de la démocratie au Mali et de la lutte contre toutes dérives ou velléités dictatoriales de tout tenant du pouvoir.

Le travail de sape de la police politique, les basses et insidieuses manœuvres des gens  du pouvoir, les chantages, la corruption et les tentatives de corruption ont certes eu raison de l’engagement de quelques individus, mais ont laissé de marbre la détermination du reste de la Plateforme à mener jusqu’à terme la lutte historique pour la sauvegarde des acquis démocratiques du peuple.

Pour aller plus loin et affronter victorieusement les défis nouveaux, les animateurs de la Plateforme veulent améliorer la structuration et le fonctionnement du vaste mouvement démocratique et populaire né le 8 juin 2017.

Cette victoire même insuffisante arrive à point nommé.

Il y a beaucoup d’enseignements à tirer.

IBK a, au fond, capitulé. Il a perdu de sa superbe. Il a lâché son gouvernement. Il a lâché sa majorité. Aucun ministre, pas même le Premier ministre n’a été invité à prendre part à la séance de reddition du 18 août. Aucun dirigeant de parti de la fameuse et  CMP n’y a été associé. Sous la pression populaire de la Plateforme, IBK a lâché tous ses soutiens.

Lui même avait été lâché par la communauté internationale: du Secrétaire Général de l’ONU qui a déploré dès juin, le manque de dialogue préalable à l’élaboration du projet de constitution jusqu’aux inquiétudes exprimées, ces dernières semaines, par les diplomates en poste à Bamako.

 

Abandon du projet démocraticide

Le dernier coup de grâce a été donné par la CMA dont la récente prise de position a taillé en pièces les arguments du président et mis au grand jour, les vrais mobiles de la révision constitutionnelle: créer un nouveau Monarque aux pouvoirs exorbitants et  illimités. Un Mandenmassa, comme ses laudateurs l’appellent.

C’est donc un roi tout nu, isolé et affaibli comme jamais, qui est apparu à la télévision dans la nuit du 18 au 19 août.

Celui qui préférait la mort à l’abandon de son projet démocraticide, celui qui a affirmé devant Emmanuel Macron, que retirer ce projet, c’est “trahir” le Mali et la parole du Mali,  est allé à Canossa, une fois au pied du mur,  le mur de la pression populaire, le mur de l’ultimatum qui expirait le 18 août à minuit, le mur de la saisine de l’Assemblée Nationale aux fins de poursuites pour haute trahison, le mur de la manifestation populaire programmée, le 19 août, pour exiger sa démission pour parjure et violation de la constitution.

Et il a cédé dans la manière exigée par la Plateforme combattante: dans une adresse solennelle à la Nation.

Il est alors clair que c’est bien la succession des gigantesques manifestations populaires qui a créé une peur-panique dans les cercles au pouvoir et a conduit à la victoire du 18 août.

C’est aussi le tournant pris à partir de l’ultimatum qui a fait trembler Koulouba.

Les derniers partisans d’IBK veulent voler la victoire du peuple. Ils

parlent de “courage du président”. Quel courage? Quelle magnanimité?

IBK connait-il ces vertus chevaleresques de notre peuple ?

Sans la résistance populaire, sans le combat de la Plateforme, la révision inconstitutionnelle de notre loi fondamentale serait passée comme une lettre à la poste sous la conduite du “courageux politique”, du ” généreux IBK.

Aujourd’hui, Il existe une nouvelle dynamique.

Rien ne sera plus comme avant au Mali.

Le peuple a imposé le respect à un président qui a oublié comment il a accédé au pouvoir.

Rien ne sera plus comme avant.

Seule la lutte paie.

Imaginons, inventons l’avenir!

Oser lutter, c’est vraiment oser vaincre.

AN TÈ, A BANNA!

Fangatigui Doumbia, Politologue

Korofina Sud

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Source: L’Aube

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