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DIALOGUE SOCIAL EN CASCADE  A KOULOUBA : IBK ou le boulanger de Bamako

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Après trois ans de gestion calamiteuse des affaires de l’Etat, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, a rompu avec  son habitude  à l’allure sombre  pour se familiariser avec les acteurs politiques et sociaux, en leur accordant des audiences en cascade dans le cadre de son dialogue social. N’est-ce pas là une tentative du Président IBK de saupoudrer les forces vives ?

Après trois ans d’exercice du pouvoir, le Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar a compris qu’il ne doit plus continuer à patauger dans la surdité par rapport aux aspirations de son peuple. Car  s’obstiner à ne pas écouter son peuple relèverait de l’égocentrisme. C’est cette lecture qui se dégageait de l’attitude du Président IBK depuis son accession à la magistrature Suprême du pays.

Durant les trois ans écoulés, la première institution du Mali a été loin de son peuple, considéré à tort ou à raison comme un laissé pour compte, un « lumpen prolétariat » selon l’expression de Karl Marx. Est-ce dû  à l’opulence affichée une fois dans le fauteuil de Koulouba ?    Ou à l’ignorance ? Nul ne saurait l’expliquer, car il faut être en l’individu ou l’être pour cerner les contours de l’acte qu’il pose.   Ces trois ans ont été un calvaire pour le citoyen malien qui ne reconnait plus un IBK, qui, candidat en 2013, lui avait promis ciel et terre pour abréger ses souffrances. A côté des détournements de deniers publics, de la corruption, de l’insécurité grandissante et du terrorisme, la vie chère a implacablement taillé sa place faisant du Mali le pays le plus cher de la sous-région. Le panier de la ménagère est quasi vide, faute d’argent, difficilement deux des trois repas quotidiens sont assurés et les  prix des loyers toujours exorbitants.

Ces maux caractéristiques du régime IBK durant ces 3 ans ont suscité critiques et manifestations de l’opposition et des syndicats qui ont demandé à ce que le Chef de l’Etat IBK descende du ciel pour se familiariser avec son peuple afin qu’ensemble une solution soit trouvée à la cruelle crise sécuritaire qui malmène le pays.

« Mieux vaut tard que jamais », a-t-on l’habitude de dire. C’est cette option qui s’est désormais imposée au Président de la République qui s’est rendu à l’évidence. Le bateau  Mali se dirige vers le gouffre si rien  n’est fait de la part de ses dirigeants.

Il a déclaré lors de son entretien  avec  la presse  à l’occasion de son troisième anniversaire  au pouvoir ceci: « Je le serais de plus en plus, de mieux en mieux », en réponse à la question du confrère Alexis Kalambry qui lui demandait : «  Vous avez promis l’année dernière d’être plus accessible. Est-ce que vous l’êtes. Est-ce que vous tenez votre promesse ? »

Ces audiences réclamées à cor et à cri  par l’opposition ont vite fait de  ranimer la flamme de confiance entre IBK les partenaires sociaux. Tout au long de la semaine dernière, le Président  a initié une série de rencontres avec les partis politiques et certaines associations avec qui, il a échangé sur les préoccupations de l’heure et sur la vie de la nation. Tel a été le cas avec le chef de file  de l’opposition, l’honrable  Soumaïla Cissé, Président de l’Union pour la République et la démocratie (URD),  Soumana Sacko,  l’honorable Oumar Mariko, les membres de l’association An Kan Ben, l’UNTM, et  lintergroupe parlementaire de la Majorité présidentielle et  l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. Les échanges  ont porté sur les dossiers brulant de l’heure, notamment le projet de loi électorale récemment voté à l’assemblée Nationale et dont l’opposition demande la relecture, la question des autorités intérimaires, les élections communales du 20 novembre prochain, l’éradication de l’insécurité et du terrorisme.

 Le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé a, à sa sortie d’audience, qualifié de franc, direct et constructif le dialogue qui s’instaure désormais  entre le Président de la République, l’opposition et les forces vives de la nation. « Aujourd’hui, le premier avantage de cette audience avec le président de la République est que l’opposition se sente plus que jamais considérée et valorisée en tant qu’entité à part entière. Je n’avais pas eu le sentiment que je bénéficierais de cette considération. C’est à partir de ce soir (soir du jeudi dernier 8 septembre) que nous pouvons espérer que nous avons notre place dans cette démocratie à travers ce dialogue franc et direct qui s’instaure entre nous. Je m’attendais à ce geste depuis très longtemps », s’était réjoui l’honorable Cissé.

Ce dialogue social initié par le Président de la République va certainement lui permettre, comme l’a souligné le président de l’URD, de « s’imprégner des problèmes politiques et socio-économiques du pays et de lui faire découvrir certaines réalités, dont il n’a pas forcément connaissance ». Certes. Mais attention au saupoudrage. L’opposition et les partenaires sociaux risqueraient de se voir enlever toute énergie tendant à dénoncer les dérives du pouvoir. Tel Alpha Condé de la Guinée qui tente de séduire son farouche opposant Seydou D. Diallo, le président IBK serait sur les mêmes traces pour divertir les forces vives du pays.

CA

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