Le troisième et dernier débat pour la présidentielle américaine a eu lieu mercredi soir 19 octobre à l’Université du Nevada, à Las Vegas. Hillary Clinton et Donald Trump ont été invités à s’exprimer sur l’immigration, les droits des femmes, les armes à feu, la politique étrangère ou encore l’économie. L’occasion aussi pour le candidat républicain de s’expliquer sur les scandales sexuels qui le visent.
Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Pas de poignée de mains entre les deux candidats, mais un dernier débat finalement plus policé, moins violent que les précédents. Ce qui n’a pas empêché Donald Trump de dresser un bilan « apocalyptique » de la candidature d’Hillary Clinton.
■ L’ombre de Poutine
Sa rivale démocrate a accusé le milliardaire d’être la « marionnette » de Vladimir Poutine. Le président russe « préfère avoir une marionnette en tant que président des Etats-Unis », a-t-elle lancé en réponse à Donald Trumpqui assurait que Vladimir Poutine « n’a aucun respect » pour l’ancienne Première dame.
■ Trump reconnaîtra-t-il les résultats ?
Au cours de ce dernier débat, Donald Trump n’a pas voulu dire s’il reconnaîtra les résultats de l’élection, s’il venait à perdre face à Hillary Clinton. Du jamais-vu dans la démocratie américaine et cette petite phrase n’a pas fini de susciter des commentaires. Donald Trump a dit qu’il préférait garder le « suspense » quant à son acceptation des résultats. « Je verrai à ce moment-là. » « C’est terrifiant », a répliqué la candidate démocrate.
C’est un sujet important aux Etats-Unis, le perdant doit reconnaître la victoire de son adversaire. Cette reconnaissance fait partie des fondements de la démocratie américaine. Barack Obama en a parlé avant le débat et le colistier de Donald Trump a contredit le candidat sur ce point, ce mardi 18 octobre. Comme tous les leaders républicains d’ailleurs. Mais Donald Trump n’a manifestement pas écouté les conseils de son parti. Rien d’étonnant à cela.
■ L’immigration, encore et toujours
Lors de ce dernier débat, et une fois de plus, le candidat républicain a violemment pointé les migrants illégaux qui « nous inondent de drogues », a-t-il martelé. « Nous n’avons pas de pays si nous n’avons pas de frontières. Hillary veut leur donner l’amnistie, elle veut des frontières ouvertes. Nous devons stopper l’entrée des drogues. En ce moment, nous recevons les drogues, ils reçoivent le cash. Nous ne pouvons leur donner l’amnistie. »
Donald Trump a également rappelé son souhait de construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique : « Nous avons besoin du mur. Les garde-frontières veulent le mur. Nous stoppons les drogues. Nous renforçons les frontières. Un de mes premiers actes sera d’expulser les trafiquants et nous en avons de vraiment très dangereux. Nous allons nous en débarrasser. »
Hillary Clinton a appelé de son côté les Américains à faire le bon choix, lors du scrutin du 8 novembre. « Je pense que c’est à chacun d’entre nous de montrer qui nous sommes et ce qu’est notre pays et d’exprimer clairement ce que nous attendons de notre prochain président, comment nous voulons unir notre pays, au lieu de créer des divisions entre nous, et au contraire nous célébrons notre diversité, nous nous entraidons, et nous faisons de l’Amérique un pays encore plus grand. L’Amérique est grande parce que l’Amérique est bonne », a déclaré l’ex-Première dame.
■ Clinton attaque sur le respect des femmes
De son côté, la candidate démocrate a de nouveau chargé son adversaire sur son comportement vis-à-vis des femmes. « Donald croit que rabaisser les femmes le grandit. Il attaque leur dignité, leur fierté et je ne crois pas qu’il existe une femme qui ne sait pas ce que cela fait. Nous savons donc maintenant ce que Donad Trump pense, ce qu’il dit et ce qu’il fait des femmes. »
Répondant aux accusations d’attouchements et de baisers forcés dont il fait l’objet, le républicain a voulu renvoyer la balle dans le camp d’adverse : « elles veulent être célèbres, ou bien c’est son équipe à elle » qui les a incitées à l’accuser, a-t-il déclaré en désignant Hillary Clinton.
■ Pas vraiment de vainqueur
Globalement, les positions sont restées les mêmes et cela n’est pas à l’avantage de Donald Trump. Car Hillary Clinton domine très nettement dans les sondages. La démocrate avait donc besoin de ne pas perdre cet avantage et en défense, la candidate a réussi à botter en touche pour les sujets qui pouvaient l’embarrasser : les emails, un dossier qui la poursuit et les fuites de Wikileaks.
■ Reportage au Texas
Au sud du Texas, à El Paso, ville frontalière avec le Mexique, notre envoyée spéciale Carlotta Morteo a suivi le débat entre Clinton et Trump avec un groupe d’amis hispano-américains qui s’étaient réunis pour l’occasion. Plutôt tendance démocrate, ils sont soulagés qu’Hillary Clinton soit apparue selon eux plus solide que son rival.
Par RFI