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Pelegana Ségou : Pour se venger de la fille il fait la cour à la mère

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L’orgueil !  Le bien le plus précieux dormant en l’homme. Blessé, sa cicatrisation parait difficile, voire impossible.

L’unique recourt s’offrant à l’homme, en pareille  circonstance : la vengeance, un plat qui, dit-on, se mange froid. Lorsqu’on use d’une mère comme d’une tenaille pour se venger de sa fille, cette vengeance là laisse parfois des séquelles inaltérables.

C’est, en effet, ce qui arriva à Djelika à Pelingana. Une leçon à la dimension du préjudice subi.

Segou-Pelingana, mi-septembre 2016. Le ciel est bas, parsemé  du bloc de nuages stériles. Sous une chaleur de canicule balayée par un vent sec, les habitants de Pélingana vaquaient à leur occupation quotidienne quand un soupirant lançait sa flamme sur le visage de celle qui ne cesse de hanter ses nuits de rêve.   Là commence l’aventure d’ Abou et de Djelika.

Issu d’une modeste famille de paysans, le premier,  au seuil de la trentaine  tomba sous le charme & atomisant & de la seconde, sa cadette de huit  ans réputée pour ses coups de gueule avec ses soupirants. Houleuses furent les visites de Tidiane  et Anna.

Pas une seule qui n’a laissé échapper des étincelles.

Pas une seule, sans qu’il ne reçut un coup de &  poignard & dans le cœur qui s’avérait de plus en plus hermétique à ses avances. Pire, & la dame de fer &, comme l’on l’appelle, rehaussa le ton, multiplia les intrigues… ne réussissant pas à le décourager, elle lui balança   une nuit en plein visage :
& Va d’abord chercher ta maman ! Quand tu l’auras eue, tu pourras  revenir à moi. &
Ses mots résonnèrent dans son cœur comme un gong. Du coup, ses jambes  faiblirent. Son sang se glaça dans ses veines. Impossible de croire ce qu’il venait d’entendre : faire la cour à sa propre mère ! Pourtant, il résista à la tentation de la colère.
& C’est entendu &, répondit-il, avant de prendre congé d’elle. Toute la nuit il rumina son indignation. Il n’a eu droit à un tel déshonneur de toute sa vie.

Parallèlement, la vie continua dans  la cité si cosmopolite en passe de ravir la vedette à sa tutelle de Ségou. Rien du spectacle qu’offrait la ville ne réussit  à lui faire oublier cet affront. Après moult réflexions, il changea de stratégie en optant pour la plus simple, la plus efficace : utiliser Banta, mère de Djelika, une charmante dame, longue d’environ quarante berges, mariée à un &  retraité de la COMATEX &, bien visiblement livide sous le poids des ans.

Quinze jours de cour assidue ont suffi à Abou  pour s’approprier son  cœur. Ce fut, dès lors,  le début d’une nouvelle idylle  à l’abri des regards indiscrets. Une nouvelle vie, eu seul objectif : posséder coute que coute  et quoi qu’il lui coute, l’intrigante Djelika.

D’une visite à un vieux charlatan, il revint avec une poudre ocre, ensachée dans un morceau de plastique bleu.

A chaque visite à Banta  visite confondue, parfois, à celle de Djelika, il profitait de l’inattention de l’une ou l’autre pour glisser(la poudre) dans les canaris d’eau, les plats…bref, il & dynamita & tout ce qui pouvait être utilisé par Djelika , soit pour manger, soit pour boire. Entre temps, Banta partit dans son village natal à l’occasion de la quarantaine  de sacrifice de son oncle défunt. Et comme le malheur ne vient jamais seul, la fameuse poudre fit retentir ses premiers effets en Djelika. Difficile, désormais pour elle de passer la journée sans se rendre au moins trois fois au domicile de Tidiane. Autre temps, autres mœurs dit un dicton populaire. Deux semaines seulement après, Banta revint impatiente de retrouver son amant. La nuit suivante se rendit chez Abou. Quelques instants après, arriva DJELIKA aussi.
Après avoir reconnu sa voix dans la cour, Abou se précipita de la chambre, comme pour l’empêcher d’y entrer. Surprise ! Par cette attitude du reste nouvelle, elle s’arracha de ses mains, pour foncer à l’intérieur.

En retirant avec fureur le drap à celle qui ronflait, paisiblement, au fond du lit, elle se trouve nez à nez avec sa mère en tenue d’Adam. Désagréable surprise !

La fille et la mère s’observèrent des minutes durant sans mot dire. Seuls leur regard leur cœur battant la chamade, égrenèrent un monologue inaudible.

Pour briser ce silence de plus en plus épais, Binta, toute honte bue, lâcha d’une vie tremblante : & Pardonne-moi fille….!

Et celle-ci de répondre les larmes aux yeux :
Non mère, c’est à toi de me pardonner, c’est bien moi la fautive.
Savourant sa victoire, Abou ajouta, un sourire assassin aux lèvres :
Ne m’avais-tu pas demandé de faire la cour à ma mère, Et puisque   je considère comme ta mère la mienne alors c’est fait !
Comme quoi, il existe encore  des hommes qu’on ne défie pas impunément.

 

source : l’inspecteur

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