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A la Une: l’étau se resserre sur Yahya Jammeh

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« Les mauvaises nouvelles se sont accumulées hier lundi sur le bureau de Yahya Jammeh, relève le quotidien Enquête à Dakar. Jammeh qui est de plus en plus seul dans son obstination à s’accrocher au pouvoir. Après la défection du ministre de la Communication, il y a une semaine, quatre ministres, celui des Affaires étrangères, celui des Finances, celui du Commerce et celui de l’Environnement, ont démissionné, hier. Mieux, aucun de ces ministres démissionnaires n’est en ce moment en Gambie. Tous sont à Dakar, en attendant l’issue incertaine de la crise postélectorale gambienne provoquée par Yahya Jammeh qui refuse de céder le pouvoir. »

Enquête qui précise aussi que « d’autres membres du gouvernement gambien et des proches collaborateurs pourraient également faire leurs valises, dès ce mardi, pour ne pas participer à l’aventure suicidaire de Yahya Jammeh. »

Enfin, pointe encore le quotidien sénégalais, une mauvaise nouvelle (du moins pour Jammeh) n’arrivant jamais seule : « la Cour suprême de Gambie s’est dessaisie, hier, de sa requête demandant au président de cette cour, à tout magistrat et personnel de l’administration publique gambienne de ne pas prendre part à la prestation de serment du Président élu Adama Barrow. »

Barrow investi à Banjul ou à Dakar ?

De son côté, pointe La Tribune, toujours à Dakar, Adama Barrow a été très ferme depuis la capitale sénégalaise : « à quarante-huit heures de la date constitutionnellement retenue pour procéder à la passation du pouvoir en Gambie, le Président élu s’est voulu catégorique en assurant au peuple Gambien que la cérémonie se tiendrait bien jeudi 19 janvier en terre gambienne, qu’il assumerait ses charges de Chef de l’État, et qu’il mettrait en place son gouvernement. »

Au pire, relève encore La Tribune, Adama Barrow pourrait être investi à Dakar : « même si le Président élu de la Gambie a clairement indiqué hier que son investiture se ferait en terre gambienne, il se susurre qu’en l’état actuel des choses, avec l’intransigeance de Yaya Jammeh, l’investiture pourrait avoir lieu à Dakar même. Selon nos informations, poursuit le quotidien sénégalais, c’est après avoir été investi qu’Adama Barrow pourrait demander à la CEDEAO d’intervenir pour ‘s’occuper de Jammeh et de ses compagnons’ qui refusent de céder le pouvoir. C’est une intervention à l’ivoirienne qui se dessine ainsi. »

Ras-le-bol général contre Jammeh

Finalement, remarque Ledjely.com, « tout le monde en a marre de la mégalomanie et de l’entêtement de Yahya Jammeh. Ainsi, au sein de la communauté internationale, le cercle de ceux qui voudraient encore lui trouver des circonstances atténuantes se réduit depuis que vendredi dernier il a de nouveau opposé un refus catégorique aux propositions de sortie de crise de la CEDEAO. Visiblement agacé par un comportement aussi peu réaliste, Muhammadu Buhari avait alors pris sur lui de se rendre à Bamako avec Adama Barrow. Ce qui en soi était une reconnaissance tacite de ce dernier par la communauté internationale. Depuis, dans leurs sorties médiatiques, les diplomates impliqués dans la gestion de la crise gambienne, ne s’embarrassent plus d’aucune précaution particulière. Sans détour, on fait savoir à Yahya Jammeh qu’il n’y a aucune alternative à son départ du pouvoir. »

Vers une intervention armée ?

Alors que va-t-il se passer ? « Toutes les options sont sur la table de la CEDEAO, affirmeAujourd’hui  à Ouaga, et l’option militaire paraît de plus en plus plausible, car à 48 heures de la prestation de serment et face au jusqu’au-boutisme de Jammeh, on voit mal comment une issue pacifique pourrait être trouvée après la rétractation de la Cour suprême. Par deux fois, les émissaires de la CEDEAO ont essuyé la ferme rebuffade de Jammeh, une humiliation pour l’Organisation sous-régionale qui continue de rêver croyant toujours à un retour à de bons sentiments de l’Ubu gambien. »

Finalement, la CEDEAO aura tout tenté. Et « si elle devait opter en définitive pour la manière forte, ce sera à son corps défendant, affirme Le Pays, toujours au Burkina. Et l’on peut se convaincre que si elle a tout fait pour mettre Adama Barrow en sécurité (à Dakar), ce n’est pas anodin. Nul doute qu’elle mettra un point d’honneur à joindre l’acte à la parole. Et c’est ce que tout le monde attend impatiemment de voir, sans doute y compris Yahya Jammeh. »

En tout cas, il y a urgence, estime pour sa part L’Observateur Paalga : « plus que jamais c’est la course contre la montre tandis qu’une crise humanitaire est en train de se nouer avec ces milliers de Gambiens qui, craignant une déflagration, se pressent aux frontières sénégalaise et bissau-guinéenne à la recherche d’un abri. »

 

 

Source: RFI

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