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APPLICATION ELITISTE DE L’ACCORD: Raison d’Etat ou état de droit ?

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Depuis de belles lurettes, les autorités actuelles s’activent à appliquer par tous les moyens les dispositions de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, des fois au détriment de certains citoyens. En tout cas, la justice étant la seule prime à la réconciliation et au pardon, beaucoup de maliens aujourd’hui se voient trahis par le pouvoir injuste et corrompu d’IBK.

La crise multiforme et multidimensionnelle qui a ébranlé l’intégrité territoriale et le caractère souverain, républicain et laïc du pays ne s’est pas passée sans heurts et attentats à la vie de beaucoup citoyens civils et militaires. Elle fut accentuée par l’ignoble coup de force du 22 Mars 2012 qui a mis au-dessous de la boue la morale nationale.
Les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) avaient, en enfant indigne de la famille, procédé a beaucoup d’exécutions sommaires en son temps. Nombreux sont des actes malsains et préjudiciables que ce mouvement a posés. « L’application de l’accord pour la paix ? Oui mais justice d’abord ! » s’exclament les maliens transgressés dans leur âme et corps.
Acculées par la communauté internationale et la France singulièrement, les autorités maliennes sous la houlette du Chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Kéïta, se précipitent par tous les moyens à installer des autorités intérimaires et faire démarrer le MOC qui devaient même venir après le processus DDR qu’elles n’arrivent pas à faire.
S’il est vrai que l’Accord prévoyait l’installation des autorités intérimaires et le MOC, ce même document dit clairement que les crimes de guerre, les crimes commis contre l’humanité seront poursuivis et leurs auteurs punis par la justice. Ces crimes commis sont imprescriptibles et ce, conformément à l’article 46 du même accord qui dit : ‘’…réaffirmation du caractère imprescriptible des crimes de guerre et crimes contre l’humanité et engagement des parties à coopérer avec la commission d’enquête internationale ; non amnistie pour les auteurs des crimes de guerre et crime contre l’humanité et violations graves des Droits de l’homme, y compris des violences sur les femmes, les filles et les enfants, liés au conflit…
Le régime d’IBK montre déjà ses limites dans la gestion de ces affaires judiciaires qui sont mises dans les sacs de l’oubli. Le sorcier peut oublier mais les parents de la victime n’oublient pas. Le monde se souviendra en général et le Mali en particulier qu’au lendemain des ignobles et meurtrières attaques d’Aguelhok, le MNLA avait crié sa victoire sur les lieux témoins de ses massacres.
Si la raison d’Etat viole l’état de droit, les droits de l’homme volent en éclat. Beaucoup de soldats maliens, pendant leur devoir régalien, furent massacrés. Certains égorgés, d’autres étripés et même lacérés. Où sont passés les magistrats défenseurs des droits de l’homme ? Amnesty International aura-t-elle pris parti à côté des fossoyeurs de la dignité de nos braves soldats ?
Si beaucoup de ces leaders l’ex-MNLA sont aujourd’hui des intouchables de la CMA, il faut reconnaitre que leurs victimes civils et militaires de Kidal, Aguelhok, de Gao, de Tombouctou, de Ménaka, de Tessalit, etc. se remuent dans leurs tombes pour injustices à leur égard. Hélas ! Dans un pays où règne l’injustice, les hommes justes sont à la solde de la règle qui prévaut.
Pour devoir de profession, un appel est lancé aux associations de défense des droits de l’homme, aux syndicats des magistrats, à l’Association des Procureurs et poursuivants du Mali à faire respecter le droit et d’honorer la blouse noire car « selon que vous soyez riches ou pauvres, les cours de justice vont rendront blancs ou noirs » et les maliens en ont plus que jamais besoin.
Merci M. le Président pour avoir baptisé la dernière promotion de l’Ecole Militaire Interarmes de Koulikoro au nom du Capitaine Sékou Traoré, un vrai patriote parmi tant d’autres qui ont été sauvagement et lâchement tués à Aguelhok mais de grâce une saine et réelle justice pour eux est l’attente de tous les maliens.
Tout le monde se demande si le Président qui disait tantôt ne pas se laisser trimballer par les rebelles et autres bandits trafiquants mettra les bourreaux du vaillant capitaine et tous les militaires maliens trahis par le feu la traitrise, de la sauvagerie, de la lâcheté répondront de leur acte devant les tribunaux compétents ?
A quand la justice pour les innocentes victimes anonymes dont les pieds ou mains sont mutilés, des femmes et des jeunes filles violées, ces hommes flagellés, ces couples lapidés à mort ? En application de l’accord tant glané pour qu’il y’ ait une véritable justice de paix, une justice qui apaise, une justice qui réconcilie et qui soigne les douleurs enfouies dans les profondeurs de l’âme, que force reste à la loi.
Il revient au premier magistrat qui ne se laisse pas trimballer de comprendre que seule une justice saine et impartiale est le préalable à la réconciliation nationale et à la paix durable surtout car on ne peut pas faire du meuble solide avec des bois pourris.
Badara ALOU
Source:Le Soft

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