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Prostitution de mineures : L’autre face hideuse de la nouvelle société malienne

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Des filles mineures âgées de 12 à 15 ans qui s’adonnent à des relations sexuelles tarifées commencent à prendre de l’ampleur au Mali. En plus d’être un drame social, la prostitution des mineures au Mali devient un véritable problème de santé publique.

 

Comme dans beaucoup de capitales africaines, aujourd’hui, à Bamako, les ronds-points sont devenus des espaces dédiés à la vente de corps de jeunes filles mineures. Elles sont âgées entre 12 à 15 ans qui offrent leurs corps pour des relations sexuelles tarifées. A l’école comme sur Internet, cette génération de jeunes filles désabusées, dérive. Le constat est qu’elles sont de plus en plus nombreuses à s’adonner à cette pratique.

D’après un professeur de l’Université des sciences humaines et de l’éducation, la situation est préoccupante au point que personne ne peut plus se voiler la face. “Il suffit de parcourir certains ronds-points stratégiques pour se rendre compte de l’ampleur du fléau. Ces filles sont l’incarnation d’un message, du système politique et médiatique qu’elles ont absorbé étant enfants. Si tu te comportes comme de star, on parlera de toi… Il est devenu normal d’utiliser son corps pour obtenir quelque chose”, analyse-t-il.

“Par crainte des représailles, les jeunes filles engagées ont peur d’en parler et de s’afficher. Elles échangent leur corps contre de l’argent ou des recharges téléphoniques”, souligne un juriste sous couvert de l’anonymat. Il ajoute que la prostitution des mineurs ne touche pas seulement les jeunes filles, mais concerne aussi de plus en plus les petits garçons en préadolescence. “Il faut attaquer le mal à la racine par des mesures sociales qui ne livrent pas les enfants à la prostitution”, suggère notre interlocuteur.

 

Le phénomène a envahi Bamako depuis quelque temps et inquiète les Maliens. Dépressives, anorexiques ou alcooliques, les filles mineures se confient. Dans les écoles, des listes de baby prostituées circulent. Toutes les précisions y sont indiquées : nom, prénom, tarif, prestations fournies. “Elles s’adonnent par dépit et non de devenir un objet de désir”, témoigne un vieux. Ces adolescentes sont présentes sur tous les terrains : Internet, école, chez les particuliers, et même en boîtes de nuit.

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Adama Diabaté

Source: L’Indicateur du Renouveau

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