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Algérie: les promesses du président Bouteflika n’apaisent pas la colère

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En Algérie, dans un message lu à la télévision, dimanche soir, le chef de l’Etat assure avoir écouté, avoir entendu, le cri du cœur des manifestants. S’il est réélu, Abdelaziz Bouteflika promet une présidentielle anticipée à laquelle il ne se représentera pas. Il promet aussi des réformes. Manifestement, pour les protestataires, cela ne suffit pas, ces engagements.

Ce lundi matin, alors qu’un appel à la grève générale a été lancé, la plus grande université du pays, celle de Bab Ezzouar, qui accueille habituellement près de 40 000 étudiants, était presque déserte et les étudiants se sont rassemblés pour manifester. D’autres rassemblements de milliers d’étudiants ont lieu dans plusieurs villes du pays comme Constantine, Annaba ou encore Bejaïa.

Cette candidature d’Abdelaziz Bouteflika, qui a été déposée par son directeur de campagne, a aussi entraîné des réactions des partis politiques. Ils dénoncent le manque de transparence de la présidentielle à venir.

Abderrazak Makri, le leader du principal parti islamiste qui a renoncé à se porter candidat, a dénoncé ce lundi matin une fraude au parrainage pour le président Abdelaziz Bouteflika. Il estime qu’il est impossible que ce dernier ait recueilli plus de 5 millions de signatures, comme l’affirme son staff.

De son côté, le FLN, le parti au pouvoir, a réagi ce matin, en estimant que le président, par sa lettre, avait une feuille de route claire et que c’était une réponse aux réclamations du peuple. Des revendications qui sont saines et légitimes, selon le parti.

A la Une de la presse algérienne

Cette nouvelle candidature fait bien sûr aussi la Une de la presse ce lundi. Le journalEl Watan titre que le président, par sa décision d’être candidat, défie les Algériens. Dans son édito, le quotidien francophone estime que cette décision est une humiliation insupportable. Mais le journal donne aussi la parole à une constitutionnaliste qui affirme que les procurations pour le Conseil constitutionnel ne sont pas valables et donc, faire déposer sa candidature était illégal.

Le quotidien Reporters souligne, de son côté, que l’opposition lâche prise, puisque Ali Benflis a, lui aussi, renoncé à être candidat. Enfin, le caricaturiste Dilem, donne, lui dans le quotidien Liberté, son résultat pour l’élection présidentielle : il dessine un cadre au milieu duquel on voit une marée humaine de manifestants et de drapeaux. Pour lui, c’est le peuple qui gagnera ce scrutin.

RFI

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