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En Algérie, les femmes se joignent à la protestation pour ce troisième vendredi de contestation

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En Algérie, le hashtag #Mouvementdu8Mars, sur les réseaux sociaux, appelle à une mobilisation massive et historique pour un troisième vendredi de protestation nationale contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika à un 5e mandat.

Vendredi 8 mars, une journée de forte mobilisation est attendue en Algérie. Sur les réseaux sociaux, le hashtag #Mouvementdu8Mars appelle à une mobilisation massive, malgré les mises en garde sur les risques de “chaos”lancées par le chef de l’État Abdelaziz Bouteflika qui semble déterminé à ne pas céder. Les manifestants réclament des changements à la tête de l’État et rejettent la candidature du chef de l’État sortant pour un cinquième mandat.

Depuis le début de la contestation, mi-février, les cortèges ont été pacifiques et se sont déroulés sans incident. Plusieurs véhicules anti-émeutes, dont un canon à eau, sont disposés près des lieux de rassemblement habituels des manifestants et l’hélicoptère qui survole Alger à chaque manifestation bourdonne déjà dans le ciel. De nombreux gendarmes ont été déployés près de la Grande Poste, lieu de départ du cortège et bâtiment emblématique de la capitale.

Ce troisième vendredi de mobilisation coïncide avec la Journée internationale des droits des femmes. Une journaliste à Alger, qui s’est exprimée sur France 24, explique que beaucoup d’entreprises accordent traditionnellement une demi-journée chômée et donc payée à leurs salariées. Les femmes, très présentes depuis le commencement des manifestations, devraient être nombreuses dans les cortèges, prévus pour s’ébranler dans de nombreuses villes en début d’après-midi, après la grande prière hebdomadaire. Parmi elles, des icônes de la guerre d’indépendance algérienne sont attendues dans la marche.

Avocats et journalistes se joignent à la protestation

La veille, la contestation s’est poursuivie, notamment dans la capitale, où les manifestations, officiellement interdites depuis 2001, sont désormais quasi-quotidiennes.

Un millier d’avocats du barreau d’Alger se sont rassemblés jeudi devant le siège du Conseil constitutionnel qui étudie, depuis le 4 mars, les dossiers de candidatures à la présidentielle, en réclamant qu’il invalide celle du chef de l’État.

Défilant sur environ1,5 km, les avocats, en robes noires et brandissant des drapeaux algériens, sont parvenus à franchir, au prix de quelques bousculades mais sans heurts, plusieurs cordons de police pour parvenir au Conseil constitutionnel.

“Nous demandons au Conseil constitutionnel d’assumer ses responsabilités (…) cette candidature est irrecevable”, a expliqué Me Ahmed Dahim, membre du Conseil de l’ordre des avocats d’Alger, alors que ses confrères scandaient “Non au 5e mandat !”.

Leurs confrères de Constantine, en grève depuis la veille, se sont aussi rassemblés devant le tribunal de la 3e ville du pays.

Le Conseil constitutionnel doit statuer sur les candidatures avant le 14 mars. Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, a perdu au cours des dernières 24 heures le soutien, qui lui est habituellement acquis, des trois importantes associations liées à la guerre d’indépendance dont il est un ancien combattant, selon des communiqués publiés dans les médias locaux.

Journalistes dans la rue

Plusieurs dizaines de journalistes – de médias privés et publics de presse écrite et du secteur de l’audiovisuel – se sont également rassemblés pour le 2e jeudi consécutif sur la Place de la Liberté de la Presse, dans le centre d’Alger, pour protester à nouveau contre les “pressions” exercées selon eux par leur hiérarchie dans leur couverture du mouvement de contestation.

Ils entendent également afficher leur solidarité à l’égard des quotidiens arabophones Echorouk et El-Bilad qui, selon certains de leurs journalistes, sont privés depuis plusieurs jours de publicité institutionnelle en représailles à leur couverture de l’actualité.

La police, qui a arrêté une dizaine de journalistes lors de la précédente manifestation, n’est pas intervenue jeudi.

Des assemblées générales, devant réunir enseignants et étudiants, devaient également se dérouler jeudi dans plusieurs universités à travers le pays pour débattre notamment du déclenchement de mouvements de grève.

Avec AFP


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