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Débarquement de Provence : Macron demande aux maires d’honorer les combattants africains

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Emmanuel Macron (centre droit) aux côtés du président guinéen Alpha Condé (g), du président ivoirien Alassane Ouattara et de Nicolas Sarkozy (d).

À l’occasion du 75e anniversaire du débarquement de Provence, commémoré en présence de chefs d’État africains, Emmanuel Macron a invité jeudi les maires de France à baptiser rues et places aux noms de combattants africains.

À Saint-Raphaël, Emmanuel Macron a rendu hommage aux 450 000 soldats qui ont participé au débarquement allié du 15 août 1944 en Provence, lors de la cérémonie du 75e anniversaire. L’opération a été menée par les forces américaines et françaises, parties d’Afrique du Nord, de Corse et d’Italie du Sud.

Il s’agissait de la première sortie officielle d’Emmanuel Macron depuis le début de ses vacances, avant une rentrée chargée sur le front diplomatique la semaine prochaine.

Présence des présidents guinéen et ivoirien

La cérémonie a eu lieu en présence des présidents guinéen Alpha Condé et ivoirien Alassane Ouattara ainsi que de l’ancien président Nicolas Sarkozy à la nécropole nationale de Boulouris, où reposent 464 combattants de la 1e armée française.

Un discours d’Alpha Condé, la lecture d’un texte par David Diop, prix Goncourt des lycéens 2018, et celle d’un témoignage de vétéran par une lycéenne ont ponctué la cérémonie.

“La France a une part d’Afrique en elle”

Traditionnellement, cet anniversaire est l’occasion de saluer la contribution des soldats des anciennes colonies françaises à la Libération. Les troupes incluaient 260 000 combattants de la 1e armée française dirigée par le général de Lattre de Tassigny, composée principalement de soldats venus d’Afrique du Nord et subsaharienne.

Dans son discours, Emmanuel Macron a ainsi rendu hommage aux soldats africains qui ont écrit cette “page cruciale” de l’Histoire de France, lui rendant “sa liberté et sa dignité”. “La France a une part d’Afrique en elle et sur le sol de cette Provence, cette part fut celle du sang versé”, a lancé le président de la République.

Emmanuel Macron s’est également adressé aux maires de France, les invitant à honorer les combattants africains en baptisant rues et places des communes françaises.

“Je lance aujourd’hui un appel aux maires de France pour qu’ils fassent vivre, par le nom de nos rues et de nos places, par nos monuments et nos cérémonies, la mémoire de ces hommes qui rendent fiers toute l’Afrique et disent de la France ce qu’elle est profondément : un engagement, un attachement à la liberté et à la grandeur, un esprit de résistance qui unit dans le courage”, a poursuivi le chef de l’État.

Lors du 50e anniversaire, 18 pays africains avaient été représentés et pour le 60e, une quinzaine de chefs d’État d’Afrique noire et du Maghreb étaient présents, rendant hommage notamment aux tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs ou encore marsouins du Pacifique et des Antilles qui participèrent à l’opération “Dragoon”.

Seul Nicolas Sarkozy a répondu à l’invitation d’Emmanuel Macron

Si Emmanuel Macron a invité tous ses prédécesseurs à participer à la cérémonie dans cette nécropole qui avait été inaugurée il y a 55 ans, jour pour jour, par Charles de Gaulle, seul Nicolas Sarkozy a fait le déplacement.

La commémoration de jeudi s’inscrit dans la série de cérémonies liées à la fin des deux conflits mondiaux qu’Emmanuel Macron a multipliées depuis l’automne – centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale en novembre, puis 75e anniversaire du débarquement de Normandie en juin.

L’objectif militaire de ce débarquement était de prendre les Allemands par surprise et de soulager le front de Normandie où avait eu lieu le débarquement dix semaines plus tôt. L’opération s’est faite en plusieurs temps : à minuit, les premiers soldats français des commandos d’Afrique avaient escaladé la falaise du cap Nègre, près de Bormes-les-Mimosas. Puis à 8 h, trois divisions d’infanterie américaine ont débarqué à Saint-Raphaël, comme à Cavalaire, Ramatuelle et Sainte-Maxime.

Avec AFP

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