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Madagascar: la révision du fichier électoral pointe un souci majeur des cartes d’identité

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Alors qu’elle révise actuellement le fichier électoral, la Commission électorale malgache vient d’annoncer qu’un même numéro de carte d’identité avait pu être attribué à plusieurs citoyens. Le problème porte sur plus d’un million de personnes. L’information n’est pas nouvelle, mais elle a provoqué un tollé chez les médias favorables au pouvoir.

Erreur de communication, mauvaise interprétation. À Madagascar, la Céni paye aujourd’hui le prix fort d’une information donnée à la hâte. Thierry Rakotonarivo, le vice-président de l’institution, reprend les bases : « Le constat de la Céni est que deux ou trois personnes disposent d’un même numéro de carte nationale d’identité (CNI). »

Une situation très différente de celle des doublons, insiste le représentant de la Céni, où – dans ce cas –, une personne dispose bien de deux ou trois cartes d’identité à son nom, ce qui lui permet de voter plusieurs fois. « Cette situation n’empêche en rien ces électeurs d’exercer leur droit de vote. Cela n’entraine pas non plus une augmentation ou une diminution du nombre des électeurs sur les listes électorales. Enfin, cette situation n’affecte pas, surtout, la sincérité du résultat des élections. »

La Céni rassure : l’existence en grand nombre de numéros de carte d’identité identiques ne pose pas de problème en soi. Toutefois, cela reste une situation anormale, mais connue de longue date. « Depuis 60 années d’indépendance de Madagascar, la confection et la délivrance des CNI est faite presque entièrement à la main. La distribution des numéros se fait aussi par des méthodes archaïques et non informatisées. Cette situation a déjà été soulevée à plusieurs reprises par des banques, des organisations financières, mais également des audits réalisés par les différentes organisations internationales (NDLE : audit de l’OIF en septembre 2018). Maintenant la Céni a décidé de prendre les mesures nécessaires pour alerter les responsables étatiques et trouver des solutions », détaille Thierry Rakotonarivo.

Vérification au cas par cas

Ainsi, la Céni a imprimé la liste de ce million d’électeurs concernés par les numéros de CNI identiques et l’a envoyée auprès de chacun des responsables de Fokontany (bureau de quartier) pour procéder à une vérification et une rectification si nécessaire. Le travail est titanesque : les électeurs qui possèdent sur papier le même numéro de CNI que l’un ou plusieurs de leur(s) compatriote(s) seront appelés un à un par leur chef de quartier pour vérifier le numéro inscrit sur leur CNI.

Si leur numéro correspond à celui inscrit sur la liste électorale, cela signifie alors que plusieurs numéros identiques auront été attribués par les responsables du ministère de l’Intérieur au niveau des districts. Si leur numéro ne correspond pas à celui sur la liste électorale, cela signifie qu’une erreur aura été commise lors de la transcription des informations de la CNI soit par le chef de quartier lors de l’inscription sur la liste électorale, soit par les opérateurs de la Céni en charge d’effectuer les saisies pour la révision de la liste électorale.

De l’aveu de différents responsables au sein du ministère de l’Intérieur, il n’y a ce jour aucun moyen technique pour contrôler l’attribution des numéros d’identité à l’échelle du pays. Le coût d’un déploiement d’un système informatisé de cartes d’identité pourrait coûter entre 15 et 30 millions de dollars et aucune entreprise privée ni bailleur international ne s’est encore risqué à financer ce type de projet.

RFI

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