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Accord pour la paix et la réconciliation: 80,1 % des Maliens n’ont aucune connaissance

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Plus de 4 ans après sa signature, une très grande majorité des Maliens, soit 80,1 %, n’a aucune connaissance sur l’Accord pour la paix et la réconciliation. Cette révélation a été faite dans le rapport du 11e numéro de l’enquête d’opinion publique Mali-mètre réalisé par la fondation Friedrich Ebert. Cette enquête fait également ressortir l’appréciation des Maliens sur plusieurs aspects de l’Accord comme : le niveau de mise en œuvre ; la relecture de l’Accord ; la mise en œuvre de l’accord et la révision constitutionnelle ; la confiance en l’accord pour garantir le développement ; la confiance en l’accord pour garantir la lutte contre le chômage des jeunes.

Connaissance de l’Accord

La très grande majorité des citoyens enquêtés (80,1 %) a déclaré n’avoir « aucune » connaissance (61 %) ou une « faible » connaissance (19,1 %) de l’Accord pour la paix. Les citoyens ayant déclaré posséder une « bonne » connaissance (0,9 %) ou une connaissance « moyenne » (6,9 %) de l’Accord ne représentent que 8 % des enquêtés. La proportion des sans opinion est très élevée, soit 12,1 %.

La proportion des personnes déclarant avoir une connaissance « bonne » ou «moyenne» de l’Accord augmente avec le niveau d’instruction : 4 % pour aucun niveau, contre 6 % pour le primaire ; 11 % pour le secondaire et 20 % pour le supérieur.

En fonction des localités, les taux les plus élevés de personnes enquêtées ayant déclaré disposer d’une «bonne» connaissance ou une connaissance «moyenne» de l’Accord sont enregistrés dans les villes de Ménaka (48,5 %), Gao (30,6 %), Taoudenit (23,4 %) et dans une moindre mesure à Tombouctou (18,2 %), Kidal (16,2 %) et Mopti (14,3 %). À l’inverse, les taux les plus élevés d’enquêtés ayant déclaré n’avoir  «aucune»  connaissance ou une connaissance « faible» de l’Accord sont relevés dans les autres localités enquêtées avec un pic a Sikasso (92,50 %), Ségou (91,6 %) et Kidal (82,80 %). Il est à mentionner que la proportion des sans opinion est particulièrement élevée à Kayes (26,4 %) et à Koulikoro (21,3 %).

L’incidence du genre indique que les hommes (10,4 %) sont relativement plus nombreux que les femmes (5,1 %) à déclarer avoir une connaissance «bonne» ou «moyenne» de l’Accord.

Niveau de mis en œuvre de l’Accord

Concernant l’appréciation du niveau d’avancement de la mise en œuvre de l’Accord, en termes de réformes politiques et institutionnelles, de sécurité, de développement économique et de justice, la grande majorité (71,8 %) des personnes enquêtées estiment que le processus n’est pas avancé (38,7 %) ou « pas du tout avancé» (33,1 %), contre un peu plus du quart (25,3 %) qui estiment le contraire. La proportion des sans opinion est de 2,9 %.

Par rapport à Mali-Mètre 10, on note une augmentation de plus de 7 points des enquêté (e)s qui estiment que le processus de mise en œuvre de l’Accord n’a pas avancé. Le nombre des sans opinion qui étaient de 16 % est passé à 3 %, soit une régression de 13 points.

En termes de genre, les femmes (32,7 %) sont relativement plus nombreuses que les hommes (21,8 %) à penser que le processus de mise en œuvre de l’Accord est avancé. À l’inverse, les hommes (75,9 %) sont plus nombreux que les femmes (62,9 %) à estimer que le processus n’est pas avancé.

Relecture de l’Accord

Par rapport à la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale, une large majorité (57,2 %) des enquêtés estime que l’Accord doit être relu ou modifié, contre 8 % qui pensent le contraire. Il est à signaler qu’une très grande proportion (34,7 %) des enquêtés est sans opinion.

Les partisans de la relecture ou modification de l’Accord sont majoritaires à Tombouctou (75,8 %), Sikasso (74,3 %), Koulikoro (60 %), Mopti (59,3 %), Kayes (52,8 %) et Bamako (50,6 %). Par contre, les adversaires de cette relecture sont dominants à Ménaka (62,1 %), Taoudenit (62,1 %) et Gao (46,9 %). À noter que les sans opinion sont majoritaires à Kidal (55,6 %) et ils sont aussi plus nombreux à Ségou (47,3 %), Kayes (38,6 %), Koulikoro et Bamako (38,1 %) ainsi que Mopti (38 %).

Selon le genre, les hommes (64,9 %) sont plus nombreux que les femmes (49,3 %) à opter pour une relecture ou modification de l’Accord. À l’inverse, les femmes sont largement plus nombreuses que les hommes à ne pas s’y prononcer.

La proportion des partisans de la relecture de l’Accord augmente avec le niveau d’instruction. Cependant, la proportion des sans opinion diminue avec le niveau d’instruction.

Accord et révision constitutionnelle

En cas de relecture de l’Accord, un peu plus de la majorité (51,6 %) des enquêtés serait favorable à une révision de la Constitution, contre 48 % qui pensent le contraire.

Les partisans de cette révision Constitutionnelle sont majoritaires à Gao (89,1 %), Taoudenit (66,7 %), Bamako (63 %), Mopti (57,1 %), Sikasso (53,8 %) et Kidal (53,8 %). Ceux qui en sont opposés sont majoritaires à Koulikoro (100 %), Ménaka (84,4 %), Kayes (77,3 %), Tombouctou (53,8 %) et Ségou (55,2 %).

L’incidence du genre montre que les femmes (53,4 %) sont relativement plus nombreuses que les hommes (50,4 %) à être favorables à une révision constitutionnelle en cas de relecture de l’Accord.

Confiance en l’Accord

Par rapport à la question portant sur la confiance en l’accord pour garantir la stabilité, la paix et la sécurité du pays, l’on note que la moitié (50,3 %) des enquêtés a «partiellement confiance» (38,1 %) ou «totalement confiance» (12,2 %) en l’accord de paix, contre 49 % qui n’ont «pas confiance».

Selon les localités, la proportion de la population qui fait totalement ou partiellement confiance à l’Accord pour garantir la stabilité, la paix et la sécurité est majoritaire à Kidal (89,2 %), Mopti (77,7 %), Ménaka (67,5 %), Gao (66,7 %) et Tombouctou (60 %). Ceux qui sont d’un avis contraire sont majoritaires à Kayes (80,6 %), Koulikoro (66,1 %), Bamako (60,5 %), Ségou (54,9 %), Sikasso (52,9 %) et Taoudenit (52 %).

Selon le genre, les femmes (57,1 %) y font plus confiance que les hommes (47,2 %).

Confiance en l’Accord pour garantir le développement

Sur la confiance des Maliens en l’accord pour garantir le développement, les résultats de l’enquête font ressortir que la majorité (51,1 %) des enquêtés «n’a pas confiance (31,9 %)» ou « pas des tout confiances» (19,1 %) en l’Accord pour garantir le développement au Mali, contre 48 % qui ont «totalement confiance» (11,3 %) ou « partiellement confiance» (36,6 %).

Selon les localités, la proportion de la population qui ne fait « pas confiance» ou «pas du tout confiance» en l’Accord pour garantir le développement est majoritaire à Kayes (80,6 %), Koulikoro (71,7 %), Bamako (62,8 %), Ségou (59,8 %) et Taoudenit (56 %). Au contraire, ceux qui font « totalement» ou «partiellement confiance» sont surtout nombreux à Kidal (84,8 %), Mopti (74,1 %), Tombouctou (62,5 %) et Sikasso (52,9 %).

Confiance en l’Accord pour garantir la lutte contre le chômage des jeunes

La majorité (53,6 %) des enquêtés n’a «pas confiance» (32,2 %) ou « pas du tout confiance» (21,4 %) en l’Accord pour garantir la lutte contre le chômage des jeunes, contre 46 % qui ont « totalement confiance» (10,6 %) ou «partiellement confiance» (35,2 %).

PAR MODIBO KONE

Info-Matin

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