Cheicknè Sylla, le célèbre opérateur a beaucoup séduit les Grands de ce pays. À tel enseigne qu’il se croit dans les rouages de l’administration publique, en territoire conquis.
Au ministère de la Défense dont il est l’un des principaux fournisseurs, cet illettré opérateur économique est connu de tous. Grosses cylindrées dedouanées avec plaques d’immatriculation et villas dûment bâtis dans les quartiers huppés de la capitale sont gracieusement offertes à certains officiers de la grande muette et des chefs de services, ayant le mot sur l’acquisition des marchés publics.
Tout ça pour leurs beaux yeux ? Que nenni ! Colonel, ce civil qui n’a jamais connu le banc, gratifié pour sa générosité légendaire du grade de Colonel (imaginaire) au parmi des officiers de l’armée, a du talent : formaliser tous les documents requis dans le fractionnement et l’exécution imaginaire de marchés publics. Dans le circuit, il connaît tout le monde. Les pions ?, il les huilera sans oublier aucun.
Du chef au planton. C’est pourquoi, a-t-on découvert, ses coups ne fuitent pas d’un centimètre. Dans un pli de documents visités par Malizine, des attestions d’exécution de marchés fractionnés, octroyés à ses innombrables entreprises. De la Direction des finances et Matériels en passant par le Contrôle financier au magasin, Colonel maîtrise le circuit.
Nos investigations iront jusqu’à la découverte de fausses pages d’avis d’appel d’offre imprimées en catimini par certains journaux de la place. Bref ! Revenons à nos moutons. Cheicknè Sylla, c’est de lui qu’il s’agit : Dans un souci de s’octroyer un prêt bancaire supplémentaire à la BCS, s’est permis de formaliser un faux contrat à coûts de centaines de millions de francs qui le lierait avec le ministère de la défense.
Ceci pour convaincre cette banque au sein de laquelle il a des relations à lui octroyer ce prêt comme c’est souvent le cas. L’affaire sera au grand jour lorsque les hauts responsables de la BCS, ont décidé, pour se prémunir des risques, de procéder à la vérification dudit contrat au ministère de la défense. Ici, tous n’étaient au courant de l’existence d’un tel contrat.
Mais Colonel lui, est connu de tous. Il avait de si bonnes relations de confiance à la banque qu’il ne s’attendait pas à ce que l’institution financière en vint jusque-là. Il tente d’étouffer l’affaire mais, le ministre de la Défense refuse de cautionner la forfaiture tout en décidant de porter plainte contre le fameux Colonel. À ce jour, Colonel qui dit nourrir le haut sommet du pays de ses cadeaux, défie la justice et ne craint nullement se retrouver derrière les barreaux.
Pour lui, tout ça n’est pas nouveau. D’ailleurs il assène qu’il a l’habitude de le faire sans que les mêmes responsables aujourd’hui dressés contre lui par crainte de subir la foudre du ministre, n’en disent mot. Par contre ils en tireraient toujours profit et se taisaient.
Affaire à suivre
Madick Niang pour Malizine
