Après avoir fait couler beaucoup de salive, cette casserole bruyante de l’ACI fait actuellement couler tout un fleuve d’encre. À en croire nos sources, en effet, les enquêtes sur l’affaire en question ont accouché d’un sulfureux document qui met en lumière les pratiques bancales ayant émaillé l’attribution de quatre (4) splendides parcelles à la même date et à un seul et même individu. Il s’agit, tenez-vous bien !, d’un étudiant ou du moins le titre sous le couvert duquel l’acquéreur peu ordinaire, Papa Oumar Samaké, s’est acquitté des sommes respectives de 64 290 000 francs CFA pour la parcelle numéro 3041 de 500 m2, 73 260 000 francs CFA pour le numéro 3042 de 555 m2, 71 960 000 et 71 700 francs CFA pour les parcelles 3046 et 3048 de 550 m2 chacune. Pour un montant total de 281 millions francs CFA payés rubis sur ongle par chèque BMS, l’intéressé s’est ainsi procuré une superficie d’environ 2 100 m2 à Hamdallaye ACI dans l’ancien domaine aéroportuaire communément appelé «Anciens Aéroports du Mali».
Lesdites parcelles résultent d’une mise à jour certes approuvée du morcellement d’ACI 2000, mais il se trouve que leurs acquéreurs initiaux ont été littéralement spoliés à son profit, au motif qu’ils y ont renoncé en acceptant le remboursement des paiements effectués pour les acquérir.
Mais, ils n’auront pourtant rien à envier au nouveau bénéficiaire, et pour cause : la cession suivante s’est opérée dans une ignorance douteuse et au mépris des procédures sacro-saintes selon lesquelles elle devrait passer par une mise aux enchères. C’est le principal constat auquel ont conclu les enquêteurs, après avoir passé au crible, selon nos sources, de nombreux documents et témoignages de divers acteurs de structures impliquées dans les procédures foncières et domaniales : des services d’urbanisme à ceux de l’ACI en passant par les collectivités et le bénéficiaire en personne. Il va sans dire que les prix de cession pourraient avoir été en deçà des valeurs réelles des terrains, dès lors qu’aucune possibilité de convoitise n’était donnée potentiels concurrents.
- Un conformisme très peu désintéressé
Au nombre des personnes ciblées par les vérificateurs figurent naturellement le principal décideur des lieux et vendeur des somptueux terrains, en l’occurrence le PDG Mamadou Tiéni Konaté. Selon nos confidences, l’intéressé n’a point daigné se dérober de sa responsabilité dans les manquements relevés par les inspecteurs. Il s’adosse toutefois sur des arguments jugés très peu solides par les observateurs avertis, à savoir : l’attribution de l’ensemble du TF 1339 dans les mêmes conditions de violation de la procédure légale en vigueur dans sa boîte. Autrement dit, aucune parcelle dudit lotissement n’a été cédée en conformité avec le mandat détenu par sa structure et en vertu duquel la vente aux enchères est un passage obligé dans la cession de parcelles.
Sauf que ce conformisme – du reste paradoxal pour celui qui avait prôné le redressement, le changement et la rigueur à son arrivée – est battu en brèche par tous ceux qui savent que les mêmes violations et manquements avaient motivé le retrait et la ré-attribution massifs de parcelles acquises avant l’avènement du PDG au directoire de l’ACI.
Sélective selon toute évidence, sa démarche allait même faire crouler la structure sous le poids des nombreuses condamnations judiciaires découlant d’annulations arbitraires d’operations de ventes. Voilà qu’un sort similaire pourrait s’abattre sur les quatre (4) terrains concernés par l’inspection domaniale. Pas du fait du PDG lui-même, mais de celui des limiers qui, à en croire nos confidences, ont conclu dans leur rapport d’inspection sur la nécessité d’une annulation ni plus ni moins de l’adjudication effectuée au profit de l’étudiant Papa Oumar Samaké. Du pain sur la planche pour Mamadou Tiéni Konaté, d’autant plus embarrassé que nos recoupements convergent vers des intérêts familiaux en lien avec l’acquisition des somptueuses superficies d’ACI 2000. En effet, le richissime étudiant bénéficiaire, selon plusieurs sources concordantes, n’est autre qu’un neveu du PDG, dont le nom apparaît également dans une opération de vente : celle de l’ancien bâtiment des «Recettes Générales du District du District».
D’une superficie de 1500 m2, ce joyau colonial datant de 1910 est revenu au même individu, sous le manteau d’opérateur économique, pour la somme de 1,237 milliards de nos francs.
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Source: Le Témoin