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Bamako : le régisseur de la direction générale des impôts retrouvé mort à son domicile

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– Suicide, assassinat ou mort naturelle ?

– Une affaire de gros sous qui impliquerait d’autres cadres

–  Le Pôle économique a du grain à moudre

Très tôt dans la matinée du jeudi 18 juin 2020, la nouvelle a endeuillé le monde du trésor malien en général, plus particulièrement la Direction générale des Impôts : le corps sans vie du régisseur de la DGI, Oumar Poudiougou, a été retrouvé sans vie au réveil, à son domicile. Mort naturelle ou suicide ? Les supputations vont bon train, parce que la veille, le défunt a passé la journée dans les locaux du Pôle économique et financier de Bamako, puis est retourné rencontrer des collaborateurs au service, avant d’aller mourir à la maison. Plusieurs centaines de millions seraient en jeu dans cette affaire qui est loin de livrer tous ses secrets dans la mesure où il s’agirait d’un vaste réseau impliquant d’autres cadres de l’entourage professionnel du défunt. Le Pôle économique et financier de Bamako va-t-il poursuivre les écoutes ? Sans doute !

Comme une trainée de poudre, la nouvelle s’est répandue, jeudi dernier dans la journée, dans la ville de Bamako et hors des limites géographiques de la capitale : il s’agit du décès subit d’Oumar Poudiougou, régisseur de la Direction générale des Impôts du Mali.

Le fait aurait pu passer sinon inaperçu au moins avec une moindre ampleur s’il n’était entouré de zones d’ombre qu’il faille élucider.

En effet, selon les premières bribes d’informations qui filtrent de l’affaire, depuis quelques temps le torchon brûlait entre les travailleurs relevant des impôts et le régisseur de la boite, Oumar Poudiougou. La pomme de discorde serait un problème de primes ou ristournes impayées.

Depuis plusieurs mois, les bénéficiaires revendiquent leur dû auprès du régisseur, mais en vain. Les parties vont de promesses non tenues à promesses vides. A bout de patience et à bout de nerfs, les agents des impôts décident de passer à la vitesse supérieure. Comment ?

Une première version soutient que c’est le syndicat qui a porté l’affaire devant le tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako en charge du Pôle économique et financier.

D’autres sources, par contre, parlent de dénonciations suite à l’appel à témoignage lancé il y a quelques mois par le procureur Mamoudou Kassogué du Pôle économique et financier de Bamako.

Toujours est-il que le mercredi 17 juin dernier, il y a une semaine jour pour jour, Oumar Poudiougou a été convoqué au Pôle économique et financier où il passera toute la journée.

En début de soirée, il retourne au service où il aurait eu une longue séance de travail avec le Directeur général des Impôts  et quelques collaborateurs. C’était la dernière fois que ceux-ci parlaient avec leur camarade puisque le lendemain Poudiougou ne se présentera pas au service. Et pour cause : son corps inerte a été découvert sur son lit au petit matin.

Vendredi matin, 19 juin 2020, le défunt est conduit à sa dernière demeure après la grande prière de 13heures. La levée du corps a eu lieu à son domicile à Sikoroni. Oumar Poudiougou était marié et père de famille.

Depuis le décès de Poudiougou, ça grouille dans les allées de la Direction générale des Impôts et dans le paysage du trésor au Mali entre les tenants de la thèse du suicide et ceux de la piste de l’assassinat.

Dans l’un ou l’autre cas, ce qui est évident, c’est que l’affaire des primes impayées aux agents des impôts est loin de connaître son épilogue. Même très loin ! Pourquoi ? Parce qu’on murmure entre les murs des services fiscaux qu’au vu de la grande valeur du montant en jeu, le régisseur seul ne peut pas être en cause. Il s’agirait de plusieurs dizaines voire centaines de millions de FCFA. Donc, le régisseur a des couvertures et des complices qui formeraient un vaste réseau de détournements des primes des agents.

C’est pourquoi, l’on pense que le procureur Kassogué doit poursuivre avec ce qu’il a commencé, à savoir écouter toutes les parties soupçonnées d’être impliquées dans cette sulfureuse affaire.

Sékou Tamboura

Source :Info Soir

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