Ce mercredi 1er juillet en Russie s’achève le vote sur la réforme de la Constitution, qui doit notamment permettre au dirigeant russe de briguer deux nouveaux mandats. Il pourrait alors, en théorie, rester au pouvoir jusqu’en 2036. Un coup d’État constitutionnel aux yeux de l’opposition. Une simple « remise à zéro des compteurs » qui n’a rien d’anormal pour les partisans du président russe.
Avec notre correspondant à Moscou, Daniel Vallot
L’un des enjeux majeurs de ce scrutin, c’est la possibilité dpour Vladimir Poutine de rester au pouvoir jusqu’en 2036. Mais durant la campagne les partisans du président russe ont évité d’aborder le sujet et lui-même n’en a quasiment pas parlé. Les partisans de cette réforme ont plutôt insisté sur des amendements sociaux, comme l’indexation de la retraite sur l’inflation ou l’introduction d’un salaire minimum. L’accent a été mis également sur des amendements sociétaux, très conservateurs, traditionnalistes : avec la défense de la mémoire historique, des valeurs patriotiques, ou encore l’interdiction du mariage gay.
Les électeurs qui ont voté « Oui » ce mercredi matin dans ce bureau de vote citaient volontiers ces amendements.
« Poutine, c’est le meilleur des présidents, et je ne vois pas d’alternative. Il est intelligent, il est honnête. C’est un homme de parole, un vrai dirigeant ! », nous confie Dmitri, qui avait 30 ans la première fois qu’il a voté pour Vladimir Poutine. Vingt ans plus tard, cet habitant de Moscou est resté un inconditionnel du président russe. Et à ses yeux, rien de plus naturel de le voir conserver les rênes du pouvoir jusqu’en 2036.
« Vous savez, la Russie a été toujours été dirigée par des monarques, ou par un pouvoir fort, confie Dimitri. S’il y a trop de partis, c’est le bazar et les gens ont du mal à choisir. Les Russes ont besoin d’un dirigeant fort comme un monarque. Pas une dictature non, mais un juste milieu. »
Pour la génération qui a connu la chute du communisme, Vladimir Poutine reste avant tout l’homme de la stabilité, et d’une certaine grandeur retrouvée sur la scène internationale.
« Pour l’alternance au pouvoir »
Mais ces arguments pèsent beaucoup moins pour la génération née après les années 1990 et qui n’a connu que lui au pouvoir. La génération d’Alexander, un jeune étudiant de 21 ans qui a décidé de boycotter le vote.
« Moi, je suis pour l’alternance au pouvoir, insiste Alexander. Peut-être qu’avec un autre dirigeant que Poutine, les choses iront moins bien, mais le problème c’est que nous ne pourrons jamais le savoir ! S’il reste au pouvoir jusqu’en 2036, j’aurai 37 ans. Je ne sais pas ce qui va arriver d’ici là, mais j’espère tout de même qu’un jour les choses finiront par changer en Russie. »