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Sans Tabou: peut-on encore sauver l’année scolaire ?

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En plus de la question sécuritaire, l’école est parmi les urgences qu’il convient de régler le plus rapidement possible. Si une année blanche s’avère une perte énorme pour le pays et particulièrement pour les écoles privées qui ont dépensé suffisamment d’énergie bien avant même la crise du COVID-19, au niveau du public, les spécialistes de l’éducation se demandent comment sauver une année avec moins de trois mois de cours. Peut-on sauver l’année scolaire ? Les enseignants et les autorités en place sont invités à se retrouver le plus rapidement possible pour prendre la décision qui s’impose.

S’il y a encore quelques jours, la problématique du sauvetage de l’année scolaire était liée à la bonne foi des autorités nationales quant à l’application de l’article 39, aujourd’hui, il y a pire. Et pour cause, les chronogrammes dressés par les autorités nationales en juin accusent de nouveaux retards, à cause du renversement du pouvoir du président Ibrahim Boubacar KEITA. En effet, dans un message au public ce 1er juin 2020, le ministre de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr Mamadou FAMANTA, avait décidé la réouverture des classes d’examen du fondamental (9ème Année), du secondaire général et technique (12ème Année), du secondaire technique et professionnel (classes du CAP, du BT1 et du BT2) ainsi que celles des instituts de formation des maîtres (IFM) pour ce 2 juin.
A cet effet, le programme scolaire était ainsi organisé : la période allant du 02 juin au 31 juillet 2020 serait mise à profit pour exécuter un programme d’enseignement condensé et destiné aux élèves candidats aux examens du DEF, du Baccalauréat, du Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP), des Brevets de technicien niveaux 1 et 2 (BT1 et BT2) et du Diplôme de l’Institut de Formation des Maîtres (IFM). Ce programme était axé sur les matières retenues aux différents examens.
« Après l’arrêt des cours en fin juillet, la 1ère quinzaine du mois d’août sera consacrée aux évaluations trimestrielles et aux activités de révision, a précisé le ministre de l’Éducation nationale. L’ensemble des examens se déroulera dans la deuxième quinzaine du mois d’août 2020 », souligne-t-il.
La réouverture des autres classes, qui ne sont pas des classes d’examen devrait intervenir le 1er septembre 2020. Un programme condensé qui priorise les disciplines fondamentales, sera exécuté pendant deux mois (septembre et octobre 2020). Les acquisitions pédagogiques durant ces deux mois devraient être évaluées. Les résultats de ces évaluations et de celles du premier trimestre devraient être pris en compte pour déterminer les moyennes de passage en classe supérieure.
Le démarrage de l’année scolaire 2020-2021, selon ce programme initial, était programmé pour la deuxième quinzaine de novembre 2020 avec un réajustement des programmes d’enseignement afin de tenir compte des deux dernières années scolaires à faible temps réel d’apprentissage.
Maintenant qu’en fin août, il n’y a pas d’examen, il y a lieu de revoir ce programme. Techniquement, le pari est difficile à tenir surtout que l’ensemble de ces programmes doit s’inscrire dans un cadre de compétition sous régional, voire mondial. Notre école fonctionnant sur deux rythmes (les écoles privées, 60% et les écoles publiques, 40%), le débat fait rage. Si les établissements privés sont pour le sauvetage de l’année à tout prix, au niveau de l’école publique, la balance penche vers une année blanche. Ce, indiquent des observateurs, pour permettre de reprendre sur de bonnes bases. Mais même là, il se pose une question d’infrastructures nouvelles et de ressources humaines supplémentaires pour faire face aux flux.
Alors vivement une prise en main rapide de la question scolaire.

PAR SIDI DAO

Source : INFO-MATIN

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