La proposition du président libanais Michel Aoun d’abolir la distribution communautaire des portefeuilles régaliens pour surmonter les obstacles qui retardent la formation du gouvernement n’a suscité que peu de réactions de la part des partis politiques. Le Premier ministre désigné, Moustapha Adib, a affirmé qu’il ne proposerait aucun gouvernement qui ne jouirait pas du soutien de l’ensemble des forces politiques.
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Publiquement, les principales forces politiques n’ont pas réagi à la sortie de crise proposée par Michel Aoun. Plus discrètement, les contacts se poursuivent par l’intermédiaire du directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim.
Une source du mouvement chiite Amal, qui exige que le ministère des Finances lui soit attribué, s’est contentée, en guise de réponse au président Aoun, d’appeler à l’abolition totale de la répartition confessionnelle qui régit le système politique libanais.
Oiseau de mauvais augure
En revanche, les propos du chef de l’État sur le fait que le Liban se dirige vers l’enfer et que les caisses de la banque centrale sont vides ont suscité un véritable tollé sur les réseaux sociaux. Le hashtag « #Nousallonsenenfer » avait été partagé plus de 22 000 fois ce lundi soir sur Twitter. Beaucoup d’internautes ont qualifié le président Michel Aoun d’oiseau de mauvais augure et lui ont reproché de n’annoncer que des malheurs aux Libanais.
Des contestataires se sont rassemblés lundi soir sur un axe routier près du centre-ville de Beyrouth en scandant des slogans hostiles au président de la République et pour réclamer son départ.
RFI