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Ruée sur les fonds de la diaspora

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Photo à titre d'illustration

L’Afrique est aujourd’hui confrontée aux difficultés de mobilisation de fonds adaptés à ses besoins de développement. Pour y faire face, elle semble se tourner résolument vers sa diaspora. En la matière, de plus en plus de pays et d’institutions du continent essayent de capter les flux financiers importants des Africains vivant hors de leurs pays d’origine.

En effet, les flux financiers de la diaspora à destination de l’Afrique subsaharienne sont passés de 17.600 milliards de Fcfa en 2010 à 25.300 milliards de Fcfa en 2018. Ils représentent ainsi près du double de l’aide publique au développement destinée aux pays africains. En France, 983 milliards de Fcfa sont envoyés en moyenne chaque année à destination du continent africain. Cette manne financière s’est transformée en une vraie industrie au fil des années.

Cela avec une multiplication d’acteurs allant de jeunes pousses de la fintech à des banques traditionnelles. Dans ce marché de plus en plus concurrentiel, le Groupe Ecobank vient de lancer «RapidTransfer» international, une application de transferts d’argent destinée essentiellement à la diaspora africaine vivant en Europe.

En fin décembre 2019, le Ghana a annoncé la création du Diasporan Savings and Investment Account, ou African Sankofo Account. Les autorités espèrent, à terme, récolter près de 1.650 milliards de Fcfa de financement. Cette somme sera investie en priorité dans les infrastructures, l’agriculture et le tourisme. Une manière d’aider la diaspora qui contribuera ainsi davantage au développement du pays, outre les envois de fonds. «Les fonds des diasporas profiteront ainsi autant à l’économie du Ghana qu’aux prêteurs, qui percevront un retour sur investissements», argumentait le ministère ghanéen des Finances.

Cette initiative avait déjà été appliquée dans plusieurs pays d’Afrique, tel le Rwanda et l’Éthiopie. Ces deux pays est-africains disposent depuis plusieurs années des instances dédiées aux fonds de la diaspora. Ils encouragent aussi les «diaspora bonds», des emprunts ciblant ses membres.

Ces initiatives ont également inspiré le Sénégal dont la Banque de l’habitat (BHS) a lancé en mai 2019, un emprunt obligataire sur le marché financier régional ouest-africain, par appel public à l’épargne pour un montant de 15 à 20 millions d’euro (environ 13,1 milliards de Fcfa). Les taux d’intérêt avaient été fixés à 6,24 %. Les obligations, ouvertes à tous investisseurs qu’ils soient publics ou privés, et résidents ou non dans l’espace monétaire ouest-africain.

Notre pays ne saurait rester en marge de cette ruée vers les fonds de la diapora. Le Mali est, selon la Banque mondiale, le 9e pays recevant le plus d’argent de sa diaspora, le 3e des pays francophones, derrière le Sénégal et la République démocratique du Congo. Cela grâce aux 500 milliards de Fcfa envoyés en 2018, contre 582,4 milliards de Fcfa en 2017.

Cheick M. TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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