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Brexit : les discussions de la dernière chance ?

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La Première ministre britannique Theresa May avant un sommet spécial de l'UE sur le Brexit, le 10 avril 2019 à Bruxelles

Les négociations entre la Grande-Bretagne et l’Union européenne sur leurs futures relations ont repris ce lundi, à Bruxelles. Cette semaine de discussions est présentée comme cruciale, à moins de 50 jours du 31 décembre et de la fin de la période de transition. L’heure tourne et la question de la tenue des délais se fait de plus en plus pressante.

Le non-respect des délais est devenu presqu’une tradition dans les négociations sur le Brexit. Après avoir raté la date butoir de mi-novembre pour conclure un accord, Londres et Bruxelles continuent à discuter et disent toujours vouloir parvenir à un accord avant le 31 décembre. Mais la fenêtre se réduit. « A la fin de cette semaine, cela va devenir compliqué pour les processus de ratification », prévient Aurélien Antoine, professeur de droit public à l’université de Saint-Etienne, directeur de l’Observatoire du Brexit. Car l’accord doit être avalisé non seulement à Westminster et à Strasbourg (ou à Bruxelles, si l’épidémie de Covid-19 empêche la tenue d’une session dans la capitale alsacienne), mais aussi dans les parlements nationaux des 27. « Les Britanniques ont décidé de ne pas étendre la période de transition à la fin de l’année. Il faut donc absolument un accord dans les dix prochains jours. L’heure de vérité approche », renchérit Charles Grant. Pour le directeur du Centre for European Reform à Londres, il ne fait pas de doute que « les deux parties veulent aboutir à un accord, reste à savoir qui va céder, sur quel point et à quel moment ».

Trois dossiers litigieux

Depuis plusieurs mois, les équipes de négociation sont restées dans l’impasse sur trois points. Premièrement, sur les garanties réclamées à Londres en matière de concurrence. L’UE veut s’assurer que le Royaume-Uni, s’il reste dans le marché unique, appliquera les normes environnementales ou sociales en vigueur et qu’il ne subventionnera pas ses entreprises à tout-va. Deuxième point de friction : les deux parties ne sont pas d’accord sur la façon de régler les différends dans le futur accord. Boris Johnson a prévenu qu’il n’accepterait aucune proposition mettant en danger la souveraineté de son pays. Le dernier point litigieux concerne la pêche, et l’accès des chalutiers européens aux eaux poissonneuses britanniques. Sur ce point, « le Premier ministre britannique maintient jusqu’à présent une ligne dure, car même si pour l’économie britannique, la pêche a un poids dérisoire, ce dossier a beaucoup pesé dans la décision des Britanniques de voter pour une sortie de l’Union européenne. Il s’agissait de retrouver le contrôle de nos mers », explique Charles Grant. « Si la France et l’Union européenne continuent d’être inflexibles sur la pêche, il n’y aura pas d’accord, parce que Boris Johnson ne pourra pas faire de concession », pronostique-t-il. Si pour le Royaume-Uni, l’UE doit renoncer à ses espoirs de maintenir un large accès permanent aux eaux britanniques pour ses pêcheurs, Bruxelles attend, pour sa part, que Londres lui offre des garanties de concurrence équitable dans les domaines tels que l’environnement, le droit du travail ou les aides d’Etat.

RFI

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