Personne ne peut contester dans son principe, l’idée de confier l’organisation technique et matérielle des élections à une administration électorale unique et indépendante.
Pour autant, nous déconseillons fortement de s’engouffrer ici et maintenant dans l’aventure institutionnelle d’une structure électorale autonome, à quelques encablures seulement des échéances électorales de fin de Transition qui s’annoncent.
Tout bricolage institutionnel d’organe électoral autonome ne servirait que de cimetière institutionnel de la Transition qui va y creuser sa tombe à coups de scrutins bâclés.
Chacun peut observer que les voix les plus audibles qui incitent à ce forcing institutionnel, n’ont jamais conduit ou simplement participé à l’organisation matérielle et technique d’une élection. Ces voix sont pour la plupart de provenance de réseaux d’observation électorale.
Il est nettement plus facile de faire l’observation électorale que l’organisation électorale.
Ces ne sont pas forcément les mieux qualifiées pour une évaluation objective des défis organisationnels d’un scrutin.
Comment une administration électorale autonome parallèle à l’administration territoriale, va pouvoir opérer dans ce contexte d’insécurité généralisée où même l’administration régalienne n’arrive plus à couvrir des pans entiers du territoire national où elle est déclarée persona non grata ?
Prôner la structure autonome, c’est faire preuve d’irréalisme et tendre à la Transition, le piège mortel d’un fiasco électoral du siècle dont elle ne pourrait aucunement se relever. Et qui va tout simplement lui servir de cimetière institutionnel.
Dr Brahima FOMBA
Source: L’Aube