« Principal vaccin contre la désinformation », l’exercice du journalisme est « totalement ou partiellement bloqué » dans plus de 130 pays, alerte Reporters sans frontières (RSF), à l’heure où la crise sanitaire rajoute des entraves à la couverture de l’actualité.
Fermeture des accès au terrain
La pandémie a également « provoqué une énorme fermeture des accès » au terrain et aux sources pour les journalistes, « pour une part légitime, quand il s’est agi de précautions sanitaires, mais aussi illégitime. Dans les deux cas, la question, c’est : ces accès seront-ils rouverts ? », s’alarme Christophe Deloire. La situation est d’autant plus préoccupante que le journalisme est le principal rempart contre la « viralité de la désinformation par-delà les frontières, sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux », parfois alimentée par le pouvoir.
Les présidents Jair Bolsonaro, au Brésil (111e du classement ), et Nicolas Maduro au Venezuela (148e) ont ainsi « fait la promotion de médicaments dont l’efficacité n’a jamais été prouvée par le monde médical », rappelle l’ONG. En Iran (174e ), les autorités ont « multiplié les condamnations de journalistes pour mieux minimiser le nombre de décès liés » au Covid-19. L’Égypte (166e), elle, interdit « la publication de chiffres sur la pandémie autres que ceux du ministère de la Santé ».
Au bas du classement figurent toujours la Chine (177e ), devant le Turkménistan (178e), la Corée du Nord (179e) et l’Érythrée (180e). En haut du tableau, la Norvège conserve la première place pour la cinquième année consécutive, devant la Finlande et la Suède, redevenue troisième au détriment du Danemark (4e). Si l’Europe reste la région la plus sûre, les agressions et interpellations abusives s’y sont multipliées, notamment en Allemagne (13e ) et en France (34e) lors des manifestations contre le projet de loi « sécurité globale ».
(Avec AFP)