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Covid-19: ce que nous ont appris six mois de vaccination

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Pennsylvania Commonwealth microbiologist Kerry Pollard performs a manual extraction of the coronavirus inside the extraction lab at the Pennsylvania Department of Health Bureau of Laboratories on Friday, March 6, 2020.

Cela fait six mois que la vaccination contre le Covid-19 a commencé. Depuis, ce sont 1,7 milliard de doses qui ont été administrées.

Le 8 décembre 2020, Margaret Keenan, une Britannique de 90 ans, devenait la première personne à recevoir une première dose de vaccin dans le cadre d’une campagne de vaccination massive. Six mois après cette première injection, 1,7 milliard de doses ont été injectées dans le monde. La revue Nature profite de l’occasion pour tirer un premier bilan. Elle retient surtout la promesse tenue de l’efficacité.

Un constat partagé par Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations à la Haute Autorité de santé (HAS). « Les vaccins étaient surtout évalués en matière d’efficacité sur les formes graves, explique-t-elle. Elle est absolument remarquable : tous les pays peuvent montrer des chiffres illustratifs. En France, les dernières données nous montrent une réduction de pratiquement 90% des hospitalisations et des décès chez les personnes vaccinées de 75 ans. »

Mieux, cette bonne tenue se maintient malgré l’émergence des variants, notamment de la part des vaccins à ARN messager. « Malgré une toute petite réduction, ils gardent globalement la même efficacité pour prévenir les formes graves induites par les derniers variants, confirme Élisabeth Bouvet. L’effet reste très net ». 

L’obligation ne fonctionne pas

Cependant, tout efficaces qu’ils soient, ce ne sont pas les vaccins qui sauvent des vies, mais la vaccination. Celle-ci sera-t-elle suffisante pour parvenir à une immunité de population et mettre fin à pandémie ? On en est encore loin : on constate ainsi que dans plusieurs pays bien avancés dans leurs campagnes que celles-ci marquent le pas. Aux États-Unis, par exemple, après un rythme très soutenu pendant des semaines, la dynamique marque le pas alors que seuls 50% des adultes ont reçu au moins une dose. Serait-ce parce que toutes les personnes désireuses d’être vaccinées l’ont été ou sont en passe de l’être ? Ne resteraient alors que les moins convaincues, voire réticentes ?

Les Actes de l’académie américaine des sciences (PNAS) se font écho d’une étude allemande dans laquelle les chercheurs ont essayé de déterminer quels pourraient être les moyens de convaincre le plus grand nombre. Premier enseignement : l’obligation ne fonctionne pas, elle ne fait que renforcer l’opposition à la vaccination. Les auteurs montrent, en revanche, qu’une réticence à la vaccination n’est pas forcément gravée dans le marbre. Les opinions évoluent, notamment par mimétisme et conformisme. Ils constatent en effet que plus le nombre de vaccinés est grand, moins il y a de réfractaires. Les chercheurs insistent cependant : cela ne fonctionne que si les pouvoirs publics font confiance à la population en lui transmettant une information fiable et transparente.

 À lire aussi : Covid-19: une troisième dose de vaccin est-elle vraiment indispensable?

L’été aura-t-il un impact ?

Alors que l’été revient dans l’hémisphère Nord, est-ce que les beaux jours auront un effet sur la dynamique épidémique ? L’Organisation météorologique mondiale a monté une équipe spéciale de recherche dédiée à cette question. Elle apporte plusieurs éléments de réponse dans son premier rapport.

En résumé : il ne faut pas tout miser là-dessus. Certes, la plupart des infections virales respiratoires ont un cycle saisonnier, avec des pics durant l’automne et l’hiver, mais on a observé des vagues épidémiques de Covid-19 lors des saisons chaudes dans des régions chaudes. Les auteurs montrent que ce sont surtout les comportements individuels ainsi que les mesures sanitaires prises par les gouvernements qui ont eu un effet sur la dynamique de la pandémie. Ils n’excluent cependant pas qu’à l’avenir le Covid-19 devienne en effet saisonnier. Si cela se concrétise, il sera alors possible de modéliser et de prédire, dans une certaine mesure, l’ampleur des vagues épidémiques en utilisant des données météorologiques.

RFI

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