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Moussa Badjè Doumbia à propos de la vidéo de GASSAMA relative aux “GOMBÈLÈ”: « Si une association ou une organisation quelconque souhaite porter plainte contre Gassama pour ses propos, je suis entièrement disposé à me joindre à eux.»

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Ce dimanche 06 Février 2022 je suis tombé par le plus grand des hasards sur une vidéo de Mamadou Hawa Gassama. Dans cette vidéo Gassama dans sa diarrhée verbale se livre à une diatribe malhonnête brodé en mea-culpa. Il avouait ouvertement l’échec de la classe politique au Mali en se citant en exemple, 27ans en tant que député dit-il. Jusque-là rien d’anormal connaissant l’homme et sa verve puante.

 

 

 

Dans la même lancé, Mamadou Hawa GASSAMA annonce je cite “anw ka fara gnogon kan anw ka gombèlèni dô gnini, o ka Mali bô bolola” <>, sauver le Mali comment ?. Il s’agit en réalité d’une pratique ancienne connue au Mali consistant à tuer soit des albinos ou des rouquins comme sacrifice pour des raisons multiples. Dans le Mali de 2022, un député de la République tienne des propos similaires dans des médias,, et cela semble normal. Le plus sidérant est que cela semble passer inaperçu. A croire qu’il a dit quelque chose de banal, en cela témoigne les ricanements de l’animateur dans ladite vidéo après l’annonce de Gassama.

 

Je ne vais pas me prononcer sur caractère pathétique de l’argument politique de Gassama “penser que l’échec politique peut être résolu par un sacrifice humain pendant qu’on continue à vivre se la politique”. Cela est un autre débat, je vais m’apaisante sur l’appel au sacrifice de rouquins. Pourquoi ? Parce que, d’abord je suis un humain et en humain je réfute tout ce qui consiste à déshumaniser mon semblable. Mais aussi et surtout parce que je suis “GOMBÈLÈ”.

 

Annoncer publiquement de faire des sacrifices humains parce que tout simplement ceux-ci ont eu le malheur d’avoir des différences. Cela pour soi-disant sauver ta tête. Voici la réflexion qu’on peut mener encore aujourd’hui sans sourciller.

 

Ces propos assassins, sidérants, ignobles et nauséabonds m’ont plongé dans mes souvenirs les plus ténébreux. Ces souvenirs que je pensais avoir enterré à jamais, puisqu’au fond de moi je ne croyais pas qu’ils reviendraient aussi forts et avec un tel niveau de violence.

 

Enfant, je savais que je n’étais pas comme les autres. Lorsque nous jouions dans les rues, les gens n’hésitaient pas à me tendre des petites pièces, naïvement je pensais que tout le monde était sympas. Seulement, un jour j’ai demandé à un homme pourquoi de toute ma bande d’amis c’est seulement à moi qu’il donnait de l’argent ?

 

D’une phrase innocente il m’annonçait que c’est parce que je suis gombèlèni. J’ai trouvé cela curieux et en ai parlé à ma mère le soir. Elle s’est mise dans une colère noire que je n’ai pas comprise, mais j’ai su que je ne devais plus accepter de l’argent, les jours qui ont suivi et devant mon refus d’accepter leurs aumônes certains de mes bienfaiteurs n’ont pas hésités à me lever la main dessus. Seulement, je préférais leurs coups au regard de Mama Coulibaly à la maison qui prenait le soin de s’assurer tous les soirs que je n’ai pas quelque chose de nouveau entre les mains ou que ma bouche ne sente pas le bonbon.

 

De cette époque une autre chose était de voir ma mère me chercher dans tout le quartier à chaque crépuscule que je passais dehors. Il paraît que les esprits et les coupeurs de têtes d’enfants pour qui les rouquins et les albinos étaient des gibiers de choix maraudaient à ces heures-là. Ainsi, dès que le soleil jaunissait à l’horizon certains de mes camarades commençaient à se moquer de moi.

 

L’enfance dans un quartier populaire, nous partions à la chasse aux lézards qui se terminait parfois au fleuve. Quelques plongeons avant de retourner à la maison, mais, moi je devais faire super attention car les esprits du fleuve adorent emporter les gombèlè. Au mieux tu vivras parmi eux au pire ils t’enlèvent les parties génitales avec ton nombril, tes yeux et tes oreilles avant de te laisser remonter à la surface de l’eau sans vie.

 

Une autre épreuve était de se couper les cheveux, ma mère par peur ne voulait jamais m’amener dans un salon de coiffure elle préférait me raser la tête, mais ma peau de gombèlè ne supporte pas la lame-rasoir. A chaque fois qu’elle me rasait j’avais 2 à 3 semaines de souffrance, des boutons poussaient de partout sur ma tête et on pouvait quasiment finir une bouteille de mercurochrome.

 

Devant ma souffrance, ma mère accepta de m’amener chez le coiffeur, mais elle était là et ramassait mes cheveux qu’elle apportait à la maison. Je trouvais qu’elle amexagerait jusqu’au jour où le coiffeur me disait que ma mère avait raison et que des gens lui demandent des cheveux de gombèlè.

 

Alors entendre Gassama tenir de tels propos me sidère et me met en colère, j’aimerai bien que Gassama puisse me regarder dans les yeux pour me dire en quoi il est plus humain que moi. Qu’il me dise qu’est ce qui lui donne plus le droit à la vie que moi? Qu’il me montre en quoi je consiste un sacrifice, son sacrifice ? J’ai plein d’autres questions mais d’abord qu’il réponde à celles-ci.

 

Par ailleurs, si une association ou une organisation quelconque souhaitait porter plainte contre Gassama pour ses propos, je suis entièrement disposé à me joindre à elle »

 

 

 

Source: 22 Septembre

 

 

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