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SAM et SYLIMA sur l’avant-projet de nouvelle constitution : « Une réforme rétrograde »

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Pour le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), les réformes proposées au compte du Pouvoir Judiciaire dans l’avant-projet de Constitution est « une véritable défiguration de l’institution judiciaire dans notre pays ». Ainsi appellent-ils « à épargner à notre pays d’être la risée du monde par une réforme constitutionnelle rétrograde ».A NE PAS MANQUER: Me Moustapha CISSE élu Président du Collège de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) !

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SAM et SYLIMA sur l’avant-projet de nouvelle constitution : « Une réforme rétrograde »

Par L’Observatoire – Date: il ya 25 minutes

 

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SAM et SYLIMA sur l’avant-projet de nouvelle constitution : « Une réforme rétrograde »

Pour le Syndicat Autonome de la Magistrature (SAM) et le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA), les réformes proposées au compte du Pouvoir Judiciaire dans l’avant-projet de Constitution est « une véritable défiguration de l’institution judiciaire dans notre pays ». Ainsi appellent-ils « à épargner à notre pays d’être la risée du monde par une réforme constitutionnelle rétrograde ».

 

 

Hier jeudi 27 octobre 2022, le SAM et le SYLMA se sont penchés du l’avant-projet de nouvelle constitution. Dans l’inventaire des réformes proposées au titre du pouvoir judiciaire, les deux syndicats notent l’ouverture du Conseil Supérieur de la Magistrature, pour moitié, à des non magistrats, la possibilité pour les citoyens de saisir directement le Conseil Supérieur de Magistrature, le retrait à la magistrature d’un statut autonome, l’affirmation de l’indépendance au compte des seuls juges à l’exclusion, semble-t-il, des magistrats du parquet, et le souhait de privation du parquet du pouvoir de détention (article 6 in fine de l’avant-projet de Constitution).

 

 

Certes, les deux syndicats estiment que l’idée de doter le Mali d’une nouvelle Constitution se justifie par les limites que la loi fondamentale du 25 février 1992 a montrées, et rentre également dans le cadre général des réformes entamées et indispensables à la refondation de l’Etat par la conception d’une politique institutionnelle courageuse et ambitieuse. Elle concerne l’ensemble des secteurs de la vie publique y compris la justice, qui est l’un des piliers indiscutables de la République. Mais, les réformes proposées, selon le SAM et le SYLMA, sont « une véritable défiguration de l’institution judiciaire dans notre pays ».

 

Des griefs

 

Face à cette situation, le SAM et le SYLIMA ont fait observer que la tendance actuelle dans les sociétés modernes est au renforcement du Pouvoir Judiciaire qui demeure le contrepouvoir le plus crédible pour assurer l’équilibrage dans l’exercice du pouvoir d’Etat. « Cela passe, sous d’autres cieux, par le retrait du Président de la République et du Ministre de la Justice de la composition du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) ou, encore, par la rupture du lien de subordination du Ministère Public (organe véritablement et exclusivement judiciaire) au Ministre de la Justice, Garde des Sceaux (membre éminent du Pouvoir Exécutif). Cela passe, en outre, par le détachement total de la police judiciaire du Ministère de la Sécurité pour la placer, sur le plan fonctionnel, sous l’autorité exclusive du Procureur de la République et, sur le plan organique, sous l’autorité du Garde des Sceaux », peut-on lire dans le document rendu public à cet effet.

 

Les deux syndicats de la magistrature rejettent « toute velléité d’affaiblir l’institution judiciaire », qui, selon eux, « participe de la liquidation des acquis démocratiques dans notre pays ». « Cela sape le caractère républicain de l’Etat, menace dangereusement la préservation et la sauvegarde des droits et libertés, surtout des citoyens, dont la justice est garante, et compromet la séparation des pouvoirs en ce qu’elle renforce la domination du Pouvoir Exécutif sur l’institution judiciaire », ont martelé le SAM et le SYLMA.

 

 

Par ailleurs, « les réformes proposées annoncent un grave recul de l’Etat de droit, au Mali, en ce qu’elles fragiliseraient délibérément et inopportunément le Pouvoir judiciaire par l’aggravation de son inféodation », regrettent les syndicats de magistrats, qui s’interrogent : « Est-il besoin de rappeler que l’effritement de la gouvernance, sous la troisième République, est essentiellement tributaire de la prédominance de l’Exécutif sur les autres Pouvoirs et surtout par la caporalisation de la Justice par le Gouvernement ? »

 

A défaut de renforcer davantage le Pouvoir Judiciaire, le SAM et le SYLIMA estiment que le maintien du statuquo éviterait une nouvelle crise dont notre pays n’a nullement besoin, en ces moments particulièrement graves où tous doivent œuvrer pour le maintien d’un climat d’apaisement et de confiance indispensable à l’aboutissement sans heurt du processus enclenché.

 

S’étonnant des mesures annoncées, « à un moment où il s’agit curieusement de corriger les erreurs du passé », le SAM et le SYLIMA « ne se reconnaissent guère dans cette entreprise annoncée de liquidation des acquis démocratiques dans notre pays ».

 

Par conséquent, ils ont attiré particulièrement l’attention de la Commission chargée de la rédaction de la nouvelle Constitution sur leurs conséquences négatives certaines, avant de l’inviter « à épargner à notre pays d’être la risée du monde par une réforme constitutionnelle rétrograde ».

 

Des recommandations

 

S’étonnant des nombreuses confusions enregistrées dans l’avant-projet de Constitution du fait essentiellement, du mépris affiché pour les techniques d’édiction de la norme constitutionnelle, différente de celles législatives, le SAM et le SYLIMA recommandent que des mesures relevant du seul domaine des lois (organiques et ordinaires) ne soient pas consacrées par la Constitution dont la rigidité pourrait exposer notre pays à de nouvelles instabilités institutionnelles certaines.

 

Aussi ajoutent-ils : « Que l’article 64 de l’avant-projet de Constitution attribuant la présidence du Conseil Supérieur de la Magistrature au Président de la République sorte du Titre III consacré au Pouvoir Exécutif et soit logé dans le Titre V dédié au Pouvoir judiciaire. L’Assemblée estime nécessaire le maintien du statu quo, à savoir le maintien du Président de la République et du Garde des Sceaux à la tête du CSM), l’affirmation, de façon non équivoque, du caractère autonome du statut de la Magistrature dans la nouvelle Constitution. Que l’article 133 relatif à la rédaction des décisions de justice soit biffé de la Constitution, les textes législatifs et règlementaires prenant déjà suffisamment en charge cette question. (Le CSM et le département de la justice doivent simplement se donner les moyens pour leur mise en œuvre), que le terme « juges » soit remplacé par celui de « magistrat » dans l’article 134: (En effet, tous les magistrats sont indépendants, même si le Parquet, en l’étal, bénéficie d’une indépendance relative) ».

 

 

Et les syndicats de poursuivre : « Que l’article 138 de l’Avant-projet de Constitution soit biffé et qu’il soit laissé à la loi organique le soin de déterminer les personnes pouvant saisir le CSM; Que l’article 139 de l’Avant-projet de Constitution, lui aussi, soit biffé et que la loi organique détermine les membres devant siéger au CSM ainsi que leur qualité; (Le CSM est déjà ouvert au nom magistrats « le Président de la République, le Ministre de la Justice, le Directeur national de la Fonction Publique, le Secrétaire Général du Gouvernement ainsi que les membres de droit qui peuvent ne pas être des magistrats ». Ces derniers pourront simplement être remplacés dans la loi organique par des personnalités extérieures au monde judiciaire). Que la réformation des résultats, par la Cour constitutionnelle, ne puisse être une cause d’annulation des résultats en cas d’interversion des tendances (il est à éviter, à notre pays, un cycle infernal d’élections, d’une part, et, de l’autre, que de telles dispositions ne finissent par devenir un fardeau moral pour le juge constitutionnel pour l’amener à s’abstenir de sanctionner certaines dérives avérées. Le coût de l’organisation d’un scrutin est, effet, non négligeable). »

 

Cyril Adohoun

 

 

Source: L’Observatoire

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