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Faits divers, Macina : Il poignarde sa marâtre

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Suite à cet acte odieux et des raisons avancées par le mis en cause, les juges n’ont pas hésité à appliquer la loi dans toute sa rigueur

 

Lors de la session d’assises précédente, un jeune réparateur d’engins à deux roues comparaissait à la barre pour assassinat. Âgé d’une vingtaine d’années, D.T a été suspecté d’avoir, courant 2019 à Kokry Camp (Macina) , donné des coups de poignard à A.K, sa marâtre. Celle-ci est décédée par la suite. Le drame est intervenu alors qu’une mésentente s’éternisait entre la victime et son bourreau, qui a finalement commis l’irréparable. Ainsi, le jeune homme est tombé sous le coup des dispositions des articles 199, 200 et 24 du code pénal, pouvant donner à des peines criminelles.

 

Scénario inimaginable- De l’acte d’accusation et de renvoi devant la Cour d’assises, il ressort qu’après le décès de L.T, le père de l’accusé, sa veuve A.K est restée au domicile conjugal avec non seulement ses deux filles mineures de son défunt époux, mais avec d’autres enfants issus d’une autre union.

 

La veuve A.K se remaria après, coutumièrement à Z.C. Ce dernier s’était installé avec elle au domicile de son époux défunt. Mais visiblement, ce scénario était loin d’être du goût du jeune D.T, réparateur de son état. Il imaginait difficilement qu’après le décès de son père, sa marâtre puisse s’installer avec un autre homme dans la maison paternelle. À cette situation se sont ajoutées d’autres difficultés internes, nées du décès du chef de famille. Quotidiennement, l’atmosphère était tendue entre le jeune homme et l’épouse de son défunt père.

 

D.T a fait comprendre à sa marâtre qu’elle pouvait aller chercher un autre local pour y vivre avec son nouvel époux. Mais la dame opposa une fin de non-recevoir à cette proposition. Elle a justifié son refus par le fait que le jeune homme était un fils à elle et qu’il n’avait aucun droit de s’immiscer dans ses histoires conjugales. Naturellement, cette réponse n’était pas du goût du garçon. Celui-ci l’a clairement fait savoir à sa marâtre, tout en rejetant toute présence du nouvel homme sous les toits de la maison de son défunt père.

 

C’est ainsi qu’il n’a pas hésité de s’armer en attendant le jour où les choses vont basculer entre eux. D.T s’est donc rendu au marché pour s’acheter un couteau « Commando », qu’il a gardé chez lui. Mais les choses se passaient à la maison, selon le vouloir de la dame.

 

Puis vint le dimanche 6 octobre 2019. Ce jour-là, aux environs de 9 h, le garçon qui ruminait son chagrin, n’a pu se retenir. Après son réveil le matin, il a constaté que sa marâtre dormait encore sous la véranda, plongée dans un sommeil profond. Il a saisi cette occasion pour la poignarder à plusieurs reprises à la poitrine.

 

Comme si cela ne suffisait pas, il a réédité les mêmes coups de poignard sur d’autres parties du corps de la dame. Après son forfait, il a abandonné sa victime dans une mare de sang, avant de tenter de s’éclipser dans la nature. Mais hélas, il a été appréhendé par la clameur publique et conduit à la Brigade territoriale de Macina, où les pandores ont ouvert une enquête. D.T fut poursuivi et inculpé pour assassinat. D’où le renvoi de son dossier devant la Cour d’assises de Bamako pour y être jugé.

 

Proposition rejetée- Une fois face aux jurés, le garçon n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Il a reconnu sans ambages les faits à lui reprochés. Il a soutenu avoir mis sa victime en garde contre toute idée d’amener un autre homme sous le toit de son défunt père au prétexte que c’est son nouvel époux. L’accusé a expliqué qu’il avait même proposé à sa défunte marâtre de chercher un local, où elle pouvait vivre avec son mari sans problème. Rien à faire. La dame a rejeté cette proposition. C’est ainsi qu’il l’a poignardée à cinq reprises à la poitrine et au bas ventre. Arès ces aveux, la cause semblait être entendue pour l’accusé. Un des conseillers de la Cour l’interrogea pour savoir s’il pensait avoir agit dans le bon sens.

 

L’accusé a répondu : « Oui, j’ai raison. J’étais très énervé contre ma marâtre ». Et à la question de savoir si la défunte était sa propre mère, c’est à dire sa mère biologique. La réponse de l’accusé a été nette. « Non. ! Si c’était ma mère, il n’y allait pas avoir de problèmes. Je n’allais même pas réagir », a-t-il fièrement répondu, sans crainte ni gène. Les jurés ne se sont pas abstenus aussi de lui demander les raisons qui l’ont poussé à épargner le nouvel époux de sa marâtre.

 

« J’avais tenté de lui ôter la vie à l’aide d’une hache. J’en ai été empêché par les voisins. Il a échappé de justesse ». Quant à la question des jurés, se rapportant au mobile de son crime, l’inculpé a soutenu avoir agi par vengeance contre le mari de sa marâtre, qui, a-t-il soutenu mordicus, l’ironisait et se moquait sans cesse de lui.

 

La Cour a fait comparaître ce dernier en qualité de partie civile. Ferrailleur de son état, cet homme a témoigné qu’après avoir remarié la défunte, l’accusé lui interdisait l’accès de leur domicile avec des phrases menaçantes du genre: « Fais sortir ta femme de chez nous ! Je ne veux plus vous voir…! À partir de ce moment, et avec ces propos haineux, j’ai pris toutes mes précautions pour éviter le pire», a déclaré l’époux de la défunte.

 

Comme dans ses habitudes, le ministère public est revenu sur les faits au détail près. Il a qualifié les faits de « prémédités », soutenant que le jeune homme avait mûri l’intention d’attenter à la vie de sa marâtre. Aux yeux de l’avocat général, deux mobiles ont occasionné ce crime : le partage des biens du défunt, mais surtout, le fait qu’il avait horreur de voir sa marâtre avec un homme, autre que son père biologique. Il a requis de maintenir le mis en cause dans les liens de l’accusation sans le faire bénéficier de la moindre circonstance atténuante.

 

Quant à la défense, elle a préféré jouer le jeu de la clémence pour son client. C’est pourquoi, elle a émis de sérieux doutes sur les certificats d’expertise mentale de l’accusé. Selon la défense son client n’est pas accessible à la sanction pénale, car le jeune homme n’est pas sain d’esprit. La Cour a reconnu l’accusé coupable et l’a condamné à la peine de mort.

 

Tamba CAMARA

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