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La Banque mondiale invite les Etats à réorienter les fonds destinés à la subvention pour l’agriculture, la pêche et les combustibles fossiles dans la lutte contre les changements climatiques

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rizière

Selon un rapport de la Banque mondiale, les dépenses publiques directement affectées à l’agriculture, la pêche et les combustibles fossiles atteignent tous pays confondus 1 250 milliards de dollars par an, soit l’équivalent d’une économie de poids comme celle du Mexique. Une somme qui pourrait servir à lutter contre le changement climatique.Les subventions pour l’agriculture, la pêche et les combustibles fossiles contribuent à la détérioration de l’environnement. Dans un rapport intitulé Detox Development : Réorienter les subventions nuisibles à l’environnement, la Banque mondiale invite les Etats à réorienter les fonds destinés à la subvention pour l’agriculture, la pêche et les combustibles fossiles dans la lutte contre les changements climatiques.Banque mondiale dans un communiqué publié sur son site.

 

 

La mauvaise qualité de l’air est responsable d’environ un décès sur cinq dans le monde

 

Pour le cas spécifique du Mali, aucun montant n’est avancé pour la subvention accordée aux produits pétroliers. Ce qui ne veut pas dire que l’Etat n’accorde pas de subvention aux produits pétroliers. Dans le monde, les subventions explicites et implicites, estimées à plus de 7 000 milliards de dollars par an, non seulement favorisent les inefficacités, mais causent également de nombreux dommages à l’environnement.

 

La mauvaise qualité de l’air est responsable d’environ un décès sur cinq dans le monde. Ce montant correspond au coût indirect infligé à la population et à la planète par la pollution, les émissions de gaz à effet de serre, la congestion routière et la destruction du milieu naturel qu’entraînent les subventions.

 

Dans le secteur de l’agriculture, souligne le rapport, les aides directes, soit plus de 635 milliards de dollars par an, mènent à l’emploi excessif d’engrais qui détériorent la qualité des sols et de l’eau, au détriment de la santé humaine.

 

Les subventions accordées à des produits tels que le soja, l’huile de palme ou le bœuf, qui incitent les exploitants à restreindre les surfaces occupées par les forêts, sont la cause de 14% de la déforestation annuelle.

 

Pour ce qui est du Mali, l’Etat accorde une aide à la culture du coton et des céréales, subventionnant les intrants agricoles (engrais, pesticides, etc.).

 

En 2020, le gouvernement malien avait accordé une subvention exceptionnelle de 35 milliards de Fcfa à la filière coton, sous la forme d’un bonus de 50 Fcfa sur chaque kilogramme de coton produit et vendu à la Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT). S’y ajoute la subvention accordée pour l’achat des intrants agricoles

 

Pour Richard Damania, économiste en chef du pôle Développement durable à la Banque mondiale, « la réaffectation de subventions, anticipée et planifiée, peut procurer un surcroît de ressources pour améliorer la qualité de vie des populations et l’avenir de la planète. On en sait déjà beaucoup sur les bonnes pratiques en matière de réformes des subventions mais leur mise en œuvre n’est pas une mince affaire, en raison d’intérêts tenaces et de dynamiques politiques difficiles à surmonter, entre autres obstacles. »

 

Pour réussir une réforme des subventions, souligne le rapport, les États doivent compenser celles-ci auprès des groupes les plus vulnérables, moyennant des mesures d’aide sociale, par exemple, des transferts monétaires.

 

Il leur faut en outre : assurer une communication transparente pour gagner l’adhésion du public ; laisser aux ménages et aux entreprises le temps de s’adapter ; montrer que les recettes dégagées sont réinvesties en faveur d’un développement à long terme.

 

Anne Marie Soumouthéra avec la Banque Mondiale

 

 

Source: Le Wagadu

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