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CEDEAO : Comment les marionnettes de Macron ont échoué au Mali

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Dès le début de la crise politique au Mali, certains Chefs d’Etat de la CEDEAO, après avoir torturé leur Constitution et dévoyé la procédure de dévolution du pouvoir, ont voulu intimider leur propre peuple en brandissant les sanctions contre les acteurs politiques et ceux des sociétés civiles du Mali. Le chantage exercé sur le Mali, montre à suffisance la volonté d’éradiquer tous mouvements sociaux capables de rendre vie et crédibilité dans les institutions intellectuellement et moralement corrompues. En résumé, la CEDEAO est synonyme d’échec sur tous les fronts !En effet, dès les prémices de la révolte populaire contre l’ancien président, Ibrahim Boubacar Keita en 2020, les chefs d’état de la CEDEAO ont tout tenté pour le sauver. Ainsi, du 18 au 20 juin 2020, une délégation de chefs d’état avait effectué une mission dite de bons offices dans notre pays officiellement dans le cadre de la crise politique qui secouait le pays. En vérité, la mission dite de bons offices de la CEDEAO n’avait rien à envier d’une opération commando de sauvetage par ses pairs d’un Président de la République en échec cuisant de gouvernance. Cette mission se termina sur un rejet du plan de sortie de crise, proposé par les émissaires de la CEDEAO par le M5-RFP, fer de lance de la contestation, ” les propositions de solutions de la Mission de la CEDEAO ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP et portées par l’écrasante majorité du peuple malien“.

 

L’attitude des chefs d’état a suscité moult interrogations : que veut la C.E.D.E.A.O.? Détourner les vrais problèmes de la nation malienne en les requalifiant frauduleusement de simples incidents électoraux suite à des élections législatives truquées ? Ou- qu’à Dieu ne plaise!- tenter de faire passer par pertes et profits le massacre des Maliens pour trouver et accorder des circonstances atténuantes à IBK ?

 

Cependant, en voulant sauver IBK, la CEDEAO était dans son rôle, son triste rôle, en ratant sa compréhension de la crise qui secoue le Mali. En y reprenant son antienne démodée qui clame son refus d’un renversement des pouvoirs élus par la rue, peu importe la légitimité des revendications qui la portent, les dirigeants de la CEDEAO sont à nouveau passés à côté de la plaque. Train de l’histoire. En vérité, ils ont raté, à nouveau, le train de l’histoire en tentant de voler au secours d’un président malien ayant perdu toute raison de se maintenir en place, honni de tous, ayant volé le scrutin pour se faire “réélire”, népotique et corrompu, et qui est devenu un danger pour la stabilité nationale de son pays.La CEDEAO en a oublié que le principe des ordres constitutionnels démocratiquement élus n’est sacro-saint qu’à la condition qu’ils s’adossent à une pratique et à des valeurs conformes au pacte républicain les ayant permis. Tel n’est pas le cas. Or, les juristes le savent: dans le droit, la codification et l’adoption de nouvelles normes peuvent naître d’insurrections légitimes. Jusqu’à servir de réceptacles à l’émergence de nouveaux régimes politiques dont la reconnaissance, prévue en droit international, peut signer la désuétude officielle de ceux sur les ruines desquelles ils sont nés.

 

Pourtant la CEDEAO n’a pas tiré les leçons de ce premier échec patent. Elle remet le couvert en janvier 2022 en imposant le 9 janvier 2022, de lourdes sanctions contre le Mali, au motif que les Autorités ne pouvaient pas respecter la date limite de février 2022 pour les élections visant au retour des civils au pouvoir. Cet embargo comprenait le gel des avoirs du Mali à la BCEAO, la fermeture des frontières avec les États membres de l’organisation, la suspension de toutes les transactions à l’exception des produits médicaux et pharmaceutiques. De plus, la CEDEAO a décidé de rappeler les ambassadeurs de tous les pays membres présents à Bamako, rompant ainsi tout contact pour étouffer rapidement le Mali.

 

L’UEMOA s’était immiscée à tort dans le débat le 9 janvier en organisant un sommet parallèle dans un pays non membre, violant ainsi sans honte ses propres règles.

 

Et la Cour de justice de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) a le 24 mars 2022 ordonné la suspension des sanctions de cette institution, mais ni l’UEMOA, ni la CEDEAO n’ont réagi à cette décision. Pourquoi une absence soudaine de proactivité de la CEDEAO alors qu’elle était à la manœuvre toute affaire cessante pour les sanctions ?

 

Plusieurs voix s’étaient levées pour condamner l’attitude de la CEDEAO qui avait semblé répondre aux ordres de Macron en imposant mes sanctions au Mali. Cependant, malgré les nombreuses pressions de la France pour diaboliser les Autorités, les attaques directes lancées par certains dirigeants ouest africains comme le Nigérien Mohamed Bazoum, le Bissau guinéen, Embalo Umaru Sissoko ou l’ivoirien Alassane Ouattara, le gouvernement de transition a survécu à la tornade avec le soutien d’une grande partie du peuple malien et des peuples africains.

 

Finalement, la Cedeao a levé les sanctions sept mois plus tard. Elle a donc échoué dans sa stratégie de pression contre le Mali, et par ricochet, la France également a échoué et s’est fait humiliée par un Etat moins puissant, qu’elle prenait pour sa « chose », son pré carré personnel. L’échec est d’autant plus fort pour l’organisation sous régionale que le Mali a fait preuve de résilience et sert d’exemple à d’autres pays pour le recouvrement de leur souveraineté pleine et entière.

 

M Sanogo

Source: L’Aube

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