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Moussa Traoré, la pérennité d’une œuvre…

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politique décentralisation l’UDPM parole Moussa Traoré

Dans le secteur de l’Enseignement normal, une série de décisions sont prises. Le mode d’accès change : l’IPEG comme l’ENS ne recrute plus à partir d’orientations effectuées par le ministère, mais sur la base d’un concours d’entrée. Enfin, le niveau du recrutement est relevé : pour se présenter aux concours d’entrée, le DEF cesse d’être requis, il faut être titulaire du baccalauréat.

 

Enfin, dans le secteur de l’Enseignement supérieur, l’innovation majeure porte sur sa restructuration avec la création de l’Université. La forme retenue est celle d’une université nationale décentralisée et professionnalisée, chacune de ces trois épithètes étant porteuse de significations fortes.

 

L’Université est créée par la loi n° 86-12/AN-RM du 8 Mars 1986. Elle comporte trois facultés et cinq instituts. Les facultés sont celles des : Sciences à Sikasso, Lettres et Sciences Humaines à Tombouctou, Sciences Economiques et Juridiques à Kayes. Les instituts sont : institut supérieur de Médecine vétérinaire (Mopti), Institut supérieur d’enseignement technique (Ségou), Institut supérieur d’Architecture et d’Urbanisme à Gao, Institut des Techniques Rurales et de l’Alimentation à Sikasso, Institut des Techniques, Industries et de l’Aménagement à Kayes.

 

Les différentes décisions et actions dans les différents ordres d’enseignement sont évaluées et avalisées en 1989 lors de la tenue des Etats Généraux sur l’Education. Les assises sont convoquées par le Bureau Exécutif Central de l’Union Démocratique du Peuple Malien (BEC-UDPM) sur instruction de son Secrétaire Général, le Président Moussa Traoré. Deux ans après la tenue des Etats-Généraux de l’Education, le régime de l’UDPM est renversé. Toutes les innovations sont abandonnées d’où, en partie, la situation de crise que l’enseignement en République du Mali connaît ces trois dernières décennies.

 

Un bilan peut-il être établi de ce qui a été fait entre octobre 1962 et mars 1991. Il s’énonce en deux temps. Entre 1962 et 1968, une Réforme de l’Enseignement au Mali est lancée. Elle connaît des insuffisances dans son application. Mais ce qu’elle a apporté de positif compense de loin les lacunes qu’elle a comportées. En 1968, un changement de régime s’opère. Les nouvelles autorités choisissent de se situer dans la continuité. La Réforme de 1962 n’est pas abandonnée, elle est constamment revisitée pour être adaptée aux évolutions que connaît la société.

 

Moussa Traoré, en accédant au pouvoir n’a pas rompu le fil de l’histoire. Il a choisi de se situer dans la continuité. Aussi peut-il être considéré comme celui qui, partant de la Réforme entamée par Modibo Keïta, a fait acquérir à l’Ecole malienne ses lettres de noblesse. Une convocation des Etats Généraux de l’Education, recommandée par les Assises Nationales de la Refondations (ANR), est décidée par les autorités de la Transition. Elle éviterait d’être un forum de plus, ne débouchant sur aucune solution de sortie de crise véritable, en capitalisant les acquis antérieurs, les résultats engrangés dans le domaine de 1962 à 1990.

 

 

 

Issiaka Ahmadou Singaré

 

Docteur d’Etat-ès-Lettres

 

Professeur émérite de l’Université de Bamako

Le Sursaut

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