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Retrait précipité de la Minusma des postes avancés de Kidal : Une manœuvre de plus de la France dans l’exécution de son plan de partition du Mali

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Que cache le retrait précipité de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) de ses postes avancés de Kidal ? C’est la question que certains observateurs non avertis se sont posés en apprenant ce retrait effectué dans le dos des autorités maliennes. Mais, en faisant le lien avec les déclarations du ministre français des Armées devant les sénateurs le 11 octobre 2023, on comprend aisément que la Minusma est toujours instrumentalisée par la France qui est loin d’avoir renoncé à son plan machiavélique de partition du Mali. L’Hexagone a tout fait pour que l’Opération Serval s’arrête aux portes de Kidal. Et visiblement, l’Elysée est train de tout mettre en œuvre pour que les Forces armées maliennes (FAMa) ne puissent pas prendre possession des camps de la mission onusienne dans la région de Kidal où la France dispose encore d’une marge de manœuvre pour déstabiliser notre pays.

Le chef déchu ne peut souhaiter que le mal à son village, dit l’adage mandingue. Il faut être naïf pour croire que la France va digérer son éviction du Sahel et foutre la paix à notre pays après l’échec de ses premiers plans de déstabilisation. Par la «faute» des jeunes officiers maliens, la junte française est bousculée dans une zone où elle avait toujours «bénéficié d’une valeur ajoutée politique, diplomatique et militaire». La dégringolade a commencé le 31 janvier 2022, quand notre pays a expulsé l’ambassadeur de France, Joël Meyer. Une «offense» suivie d’autres les mois suivants et que l’Hexagone ne pardonnera jamais au Colonel Assimi Goïta et compagnie.

Du lancement de la rébellion en 2012 à la rupture (diplomatique et militaire) avec notre pays, en passant par les présumées négociations d’Alger (Algérie), la France n’a été que dans une seule logique : la partition de la République du Mali qui semble être devenue pour elle la condition sine qua non pour mieux garantir ses intérêts au Sahel. La fin des accords militaires, ayant mis un terme à l’opération Barkhane, restera toujours au travers de la gorge de la France comme l’humiliation de trop qui a définitivement compromis sa présence militaire au Sahel.FAMa de prendre position à Kidal

L’ambition étant de récupérer des armes et des munitions des différents contingents afin de mieux équiper les groupes terroristes. C’est la preuve que la France est toujours déterminée à aider ses protégés à rester les seuls maîtres de la Cité des Ifoghas, l’antre du terrorisme. Ce qui ne date pas d’aujourd’hui. En effet, la France n’a jamais souhaité que le Mali puisse réaffirmer sa souveraineté à Kidal. La fin en queue de poisson de l’Opération Serval l’atteste. Ainsi, Paris s’est opposé à deux tentatives des Forces armées maliennes (FAMa) de reprendre Kidal. Et chaque fois, la France s’y est non seulement opposée, mais avait réussi à interdire le nord aux valeureux officiers que sont Didier Dacko, Ould Meydou, Elysée Dao, Ag Gamou… Profitant de la frilosité du régime en place, Paris avait réussi à éloigner du nord ces officiers qui constituaient une sérieuse menace pour ses protégés de Kidal.

Ce qui fait dire à certains observateurs avertis que l’intervention française s’est finalement transformée en une opération de partition de fait du Mali. C’est en tout cas la conviction assumée par le Premier ministre de Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga. «Après un temps d’allégresse», en 2013, quand les soldats français ont libéré le nord du Mali tombé sous la coupe de groupes jihadistes, «l’intervention s’est par la suite muée en une opération de partition de fait du Mali, qui a consacré la sanctuarisation d’une partie du territoire malien où les terroristes ont eu le temps de se réfugier et de se réorganiser pour revenir en force à partir de 2014», avait-il estimé lors d’une rencontre avec le corps diplomatique à la Primature en février 2022.

Même si nous sommes de ceux qui pensent qu’il ne faut pas répondre à toutes provocations et offenses d’une puissance en décadence ; la posture actuelle de nos autorités est salutaire. Le rappel à l’ordre de la Minusma est intervenu au bon moment, à la veille de son retrait des camps stratégiques de Tessalit, Aguelhock et Kidal. Trois camps dont le contrôle est aujourd’hui indispensables pour reprendre possession du nord du pays. La Minusma doit comprendre qu’elle a toutes les raisons de rester dans le juron de la légalité (résolution 2690 du conseil de sécurité) pour un retrait sécurisé sous la protection des FAMa.

En se laissant instrumentaliser par la France, qui la pousse à rouler le Mali dans la farine à Kidal, elle s’expose à une fin de mission cauchemardesque !

Moussa Bolly

 

Source : Le Matin

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