Accueil ECONOMIE Crise énergétique : Que ou qui se cache derrière Energie du Mali...

Crise énergétique : Que ou qui se cache derrière Energie du Mali ?

270
0
PARTAGER

La sortie sur l’ORTM de Mme la ministre de l’énergie, Bintou Camara, a levé un voile sur l’abysse de la mal-gouvernance de la nationale de l’énergie qui bénéficie pourtant apparemment des égards du gouvernement à la fois en termes de subventions et d’injection d’argent liquide. Malgré tout, la situation s’empire. Les délestages sont désormais de vraies coupures de dix à 20 heures selon les endroits dans une résilience populaire citadine incroyable sans aucun espoir proche pour les zones rurales.

Pourquoi attend-on toujours que la situation pourrisse avant de penser donner des explications aux populations ? Nos dirigeants sont-ils exempts de leur devoir de redevabilité pour choisir eux-mêmes quand et comment s’expliquer sur ce qui nous concerne ? Pourquoi les médias traditionnels ne laissent-ils la latitude qu’aux réseaux sociaux de nous «informer» ? Avec Energie du Mali (EDM-SA), la situation est d’autant incompréhensible qu’elle dure depuis au moins trois à quatre décennies. La soi-disant «privatisation» n’ayant été encore qu’une parenthèse malheureuse entre 2000 et 2005. Avec la séparation en janvier 2011 de ses activités «eau et électricité», la situation de la société n’a pas cessé de s’empirer à cause, dit-bien la ministre de l’Energie, de la «mauvaise gouvernance».

Cela fait des mois que Bamako est par moment dans le black-out énergétique selon un programme anarchique de délestage sauvage de la ville. «J’en suis moi-même victime car je suis souvent coupé pendant deux jours», souligne la ministre qui a tenu a présenté ses excuses aux Maliens. Une population résiliente subit journellement le manque de courant électrique pour ses activités. Tout est ou avait été presque dit sur ce qui se passe au niveau de cette boîte.Qui au Mali «transitionnel» aurait pu imaginer que des individus puissent détourner 6,9 milliards de francs débloqués d’urgence pour commander des groupes électrogènes non conformes à la commande et les livrer crânement, sans se soucier de ce qui pourrait advenir ? Sur une commande de 27 groupes, 13 ont tous cramés à l’essai car livrés dans un état défectueux. Des ingénieurs peuvent nous expliquer ce que cela veut dire. Et des ingénieurs, EDM doit en avoir, sinon la situation ne mérite plus aucun espoir.

Lors de la privatisation, on nous avait fait croire que le système de câblage «vieillissant» d’EDM était à la base des problèmes de desserte. Quand on croyait qu’une solution avait été trouvée à cela il y a eu le problème des «releveurs» ensuite celui des compteurs ; ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui les problèmes du carburant et des groupes. Sur les deux mille cinq cent (2 500) employés d’EDM, combien avec des qualifications spécifiques méritent d’y être réellement ?

Une seule famille qui a 6 à 7 personnes recrutées et payées par la société seront difficilement toutes bien qualifiées pour faire les tâches liées à leur «poste» de salaire sachant que c’est un «bien placé» dans la société ou dans ses périphéries qui est à la base. Où se situe la vraie responsabilité ? La société a pourtant un Conseil d’administration qui est supposé se réunir pour analyser et donner des orientations. Sans compter que, en principe, les audits doivent avoir y été faits régulièrement.

Le silence officiel sur la situation jusqu’à cette sortie de la Madame la ministre ce 24 octobre 2024 en dit certainement long y compris le «black-out» des media traditionnels sur la vraie situation de la nationale de l’énergie. Espérant que des mesures techniques matérielles pourraient être la solution, il faut l’espérer sans grand espoir dans le long terme. Il en faut plus, les gens ont développé une ingéniosité machiavélique au sein de la société.

EDM A BESOIN D’ÊTRE NETTOYÉE DE FOND EN COMBLE !

Sidi Coulibaly

Depuis Ouagadougou (Burkina Faso)

 

Source : Le Matin

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here