Des mesures prises pour améliorer la situation
La prévalence élevée de la malnutrition aiguë est aussi liée à la difficulté d’accès à la nourriture pour de nombreuses familles, en raison de la situation économique difficile. La perturbation du flux d’approvisionnement alimentaire dans les régions du nord, en raison du blocus imposé par les groupes armés, a également aggravé la situation dans le nord et le centre du pays.
Pour autant, plusieurs mesures ont été mises en place pour améliorer la situation nutritionnelle dans les régions touchées par la crise alimentaire au Mali avec des résultats très mitigés. Ainsi, outre l’appel lancé par le Programme alimentaire mondial (PAM), on peut aussi évoquer le Plan d’action national sur l’alimentation et la nutrition (PANAN) mis en place par les autorités en 2017, afin d’assurer la sécurité alimentaire de la population malienne et à améliorer l’état nutritionnel des couches les plus vulnérables.
Il y a également le Programme d’appui à la sécurité alimentaire (PCIMA) lancé en 2019 pour renforcer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition des populations touchées par la crise. S’y ajoute le Protocole de prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë au Mali (PIC-MA) lancé en 2010 afin de prévenir et traiter la malnutrition aiguë chez les enfants et les femmes en situation d’insécurité alimentaire.
Avant ces mesures, il y avait notamment la Politique de Développement Agricole (PDA) adoptée dans les années 90 pour améliorer la productivité agricole, l’accès aux denrées alimentaires et à la nutrition des populations. On se souvient aussi du Programme d’action du gouvernement 2014-2018 (PAG) visant à renforcer la gouvernance institutionnelle et financière ainsi qu’à améliorer l’équilibre énergétique, la qualité et la sécurité alimentaire pour les populations.
Dans la même veine, les autorités avaient initié un certain nombre d’activités de sensibilisation et d’éducation sanitaire pour promouvoir la prise de décision éclairée en matière d’alimentation et de lutte contre la malnutrition, notamment l’exclusivité exclusive et complémentaire pour les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de 5 ans.
Ces mesures visent à aborder les défis nutritionnels et à améliorer la situation alimentaire des populations touchées par la crise alimentaire au Mali. Toutefois, force est de constater qu’elles n’ont pas atteint les résultats escomptés. C’est dire toute l’urgence de changer de fusil d’épaule avant que la situation déjà difficile ne s’empire et devienne hors de contrôle.
Abdrahamane SISSOKO
Le wagadu