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Interview : Saïd Ahmed SAID Abdillah, leader politique aux Comores

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institutions pouvant apaiser notre peuple en lui donnant les moyens de choisir librement ses dirigeants. Avec la constitution de 2002, qui a installé le système de tournante au sommet de l’État, nous avons eu au moins une stabilité quoique précaire. Nous devons remettre à l’œuvre le système de l’exécutif de tournante et la cour constitutionnelle qui a été choisie par différents chefs des institutions, et dépolitiser l’armée nationale.

 

ALT : Quel message avez-vous à lancer aux électeurs des Comores ?

 

SASA : Je les appelle à combattre, c’est-à-dire à réagir dès maintenant- on n’attend pas le jour des élections- pour mettre à terre ce régime macabre d’Azali Assoumani. Ce régime macabre ne nous fait aucun cadeau et nous devons le lui rendre. Nous devons faire comme la ville Bazimini, Koki et d’autres à Anjouan, comme la ville de Ouzio, Chezani, Djahani et d’autres à la Grande Comore en chassant comme on pourchasse des chiens errants les gens du régime d’Azali Assoumani. Le peuple comorien a vu le déroulement des élections présidentielles à Madagascar et l’empressement d’Azali Assoumani de féliciter le président Andry Radjoelina et d’assister à son investiture afin de lui faire venir valider le sien demain. La solution de notre problème avec ce régime macabre n’est pas électorale mais la force de poigne.

 

ALT : Votre mot de la fin?

 

SASA : L’Afrique francophone parachève son indépendance en coupant totalement le cordon ombilical avec l’ancien colonisateur qui avait pu transformer les indépendances proclamées aux années soixante en indépendances factices et formelles. La France a su garder les avantages de la colonisation sans ses charges lourdes – en imposant sa monnaie dans nos pays, ses hommes politiques et ses militaires et parfois en occupant une partie de nos territoires comme le cas des Comores- contre les intérêts de nos pays et de nos peuples. Certains pays d’Afrique francophone ont montré la voie, nous devons les emboîter les pas afin de ne pas sombrer dans une guerre civile sans issue. Le temps n’est plus au bloc mais aux intérêts nationaux et aux services de nos peuples. Les Comores ne doivent pas attendre encore quinze ans comme les années des indépendances ou de la décolonisation pour oser parachever son indépendance et assurer sa liberté.

 

Interview réalisée par l’Alternance

L’Alternance

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