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Le Mali à la croisée des chemins : Rectifier la politique agricole pour briser les chaînes de la dépendance alimentaire

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notamment à une meilleure conservation. Sikasso produit suffisamment de tubercules (ignames, de manioc, de pomme de terre…), de légumes et de fruits pour satisfaire les besoins alimentaires d’une grande partie des Maliens. Mais à qui cela profite ? Qui profite de l’immense production de riz voire de céréales de notre pays ? Pas le paysan contraint de brader sa production parce que ne disposant de technique ou de moyen de la conserver.

 

Que de la démagogie pour endormir le peuple et nourrir le monde paysan de fausses promesses

 

Le consommateur non plus parce que les ruptures de stocks sont toujours savamment entretenues pour lui vendre plus cher tout en bénéficiant aussi des exonérations. «On devrait faire comme Mao l’a fait en Chine à l’époque : interdire toutes les importations et aider les producteurs locaux. On ne doit rien importer de vivriers dans ce pays», préconise un concitoyen dans un débat sur la question. Depuis des décennies, la quête de la souveraineté alimentaire se réduit à de beaux discours inspirés par de belles théories sur le papier ! Que des mots pour endormir le peuple et nourrir le monde paysan de l’illusion des fausses promesses. Hélas ! Aujourd’hui, il est temps que nos décideurs prennent conscience de l’implication de la production agricole sur la stabilité et le développement d’un pays. Notre politique agricole a aussi besoin de rectification si nous voulons que le Mali Kura ne soit pas confronté à la même dépendance alimentaire que celui que nous voulons oublier.

 

Cela est d’autant nécessaire et urgent que, au-delà la sécurité et de l’intégrité d’un territoire, la souveraineté est avant tout alimentaire ! On ne peut pas parler de souveraineté alors qu’on importe 70 à 80 % des besoins alimentaires du pays. Comme l’écrivait l’homme politique américain Adlai Ewing Stevenson (5 février 1900 à Los Angeles-14 juillet 1965 à Londres/Angleterre), dans une discours prononcé le 6 septembre 1952, «l’homme qui a faim n’est pas un homme libre». Et cela d’autant plus qu’il n’a «ni la volonté, ni la force de s’élever au-dessus des contingences matérielles pour se comporter en être libre». La faim tourmente le ventre, hante l’esprit et enchaîne la volonté !

 

Moussa Bolly

Source : Le Matin

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