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Dissolution de l’association des éleves et étudiants du mali (AEEM) : Être un pilier de la démocratie confère-t-il le droit d’être au-dessus des lois ?

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Si nous ne pouvons pas contribuer à la recherche d’une solution à un problème, nous devons nous taire tout simplement». Malheureusement, cette sagesse manque à beaucoup de nos responsables politiques.

En effet, le 13 mars 2024 l’opinion nationale et internationale ont été informées à travers un communiqué du gouvernement, de la dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM), lors de son traditionnel Conseil des ministres, tenu ce même jour.

Cette décision du Conseil des ministres intervient après la suspension de toutes les activités de l’association dans l’espace scolaire et universitaire jusqu’à nouvel ordre suite au décès d’un étudiant et plusieurs blessés graves lors des affrontements entre les différents clans rivaux.comme l’on se plaid à le signaler, l’AEEM est avant tout une association ayant une reconnaissance officielle à travers un récépissé qui lui est délivré par une autorité. L’obtention de ce papier lui confère certes des droits mais aussi lui assigne des devoirs et surtout lui fixe les limites de sa liberté dans le cadre de l’exercice de ce droit. Il est indéniable aujourd’hui que l’association a outrepassé toutes les limites de droits jusqu’à ce que sa dissolution fût mentionnée parmi les recommandations des Assises nationales de la refondation (ANR). Depuis lors, en tant que démocrates convaincus et défenseurs des droits des étudiants et de la liberté d’associations, qu’avez-vous entrepris auprès des dirigeants des élèves pour leur éviter ce qui leur arrive aujourd’hui ? Rien.

Vous prétendez dire que c’est une violation des droits des élèves et étudiants alors que vous le savez pertinemment que la défense de ces droits n’est plus une priorité de l’AEEM depuis que vous avez signé un accord politique avec elle, soit- disant pour une école apaisée et performante.

Et parlant d’atteinte à la liberté d’association, pouvez-vous nous en citer un seul exemple ? Car, à ce que nous sachons, l’AEEM n’a jamais vu une de ses réunions, meetings ou regroupements quelconques interdit par les autorités de cette transition. Ce qui est reproché à l’AEEM, c’est loin de vouloir tenir un rassemblement ou de s’exprimer sur les problèmes qui le concerne, mais c’est être toujours responsable des violences, des agressions physiques suivies de morts d’hommes, de détention illégale d’armes dans leur propre espace et au cours de leurs propres rassemblements, toutes choses qui vont en violation de la loi N°04-038 du 5 août 2004 relative aux associations. Alors, faudrait- il les laisser continuer à s’entre- tuer, à se blesser et s’en tenir simplement au décompte du nombre de morts et de blessés ? Être un pilier de la démocratie confère-t-il le droit d’être au-dessus des lois ?

Face à l’évidence, la sagesse recommanderait plutôt de jouer à l’apaisement pour parvenir à une solution pacifique. Au lieu de s’activer sur les réseaux sociaux en tenant des discours va-t’en guerre, il serait mieux pour l’ancienne AEEM de faire son mea-culpa, demander pardon aux Maliens, surtout aux familles endeuillées et aux victimes innocentes de ses barbaries, ensuite passer à un examen critique sans complaisance de tout ce qui a pu se passer pour poser les vrais diagnostics et trouver les vraies solutions aux problèmes et repartir sur de nouvelles bases, cette fois ci, en privilégiant les intérêts seuls des élèves et étudiants du Mali. C’est de là où résiderait son salut.

De ce fait, tout acte contraire de la part de ces anciens responsables serait contreproductif pour les élèves et étudiants dont ils prétendent défendre ses intérêts. Car, à l’heure actuelle, la dissolution de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) est plus qu’une bénédiction, c’est une libération des élèves et étudiants désireux des études et soucieux de leur avenir, du joug de cette oligarchie prédatrice qui s’est forcée sous le couvert des élèves et étudiants du Mali.

Daouda DOUMBIA

Source : Inter de Bamako

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