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Les réponses que Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) essaie d’apporter à la crise revêtent les caractéristiques ci-après :

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– elles sont offertes au compte-gouttes,

-elles viennent toujours en retard. Elles sont vite dépassées par la gravité de la crise,

– elles paraissent comme imposées par les rapports de force.

Cet état de fait a les incidences ci-après:

– on est toujours dans l’improvisation. L’approche est peu structurée. Elle ne résulte pas d’une démarche stratégique;

– il crée le scepticisme chez les partisans de IBK, qui craignent que dans la précipitation, il ne sacrifie leurs prébendes et même leur sécurité, sans pour autant satisfaire les attentes du M5.

Par exemple, vouloir constituer un gouvernement aujourd’hui, fût-il de coalition nationale, peut paraitre comme une provocation. Le sang des victimes des  violences n’a pas encore séché bon sang!

Le Mali se porterait même mieux sans gouvernement pour le moment.

Cela réduit de manière notable les charges de l’État, sans rien changer à la productivité des structures de l’État. En Belgique  n’ont-ils pas passé des mois, sinon une année sans gouvernement? Cela a-t-il fait régresser la Belgique?

Que doit faire IBK à présent ?

La solution du remembrement de la cour, qui a évolué vers l’annulation du décret de nomination des membres restants ne semble plus résoudre le problème, pour deux raisons:

-le.mode de nomination des nouveaux conseillers de la cour laisse au régime la prérogative de désigner de nouveaux hommes et femmes LIGES pour encore tripatouiller dans les résultats de quelque consultation future,

-les nouveaux conseillers seront nommés pour 7 ans. Ils seront encore là en 2023! Imaginez les implications sur les votes futurs.

Cette mesure ne doit pas prospérer à mon avis.

Alors quelle réponse désormais ?

La seule réponse NÉGOCIÉE pourrait être la porte de sortie. Elle devra consister:

-en la désignation, pour une période n’excédant pas 6 mois, de conseillers en remplacement de la cour constitutionnelle. Cette période nous donne le temps de mener les réformes dans le mode de désignation des conseillers à la cour, ses pouvoirs en matière de contentieux électoraux, son organisation et son fonctionnement ;

– en la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale et en l’organisation de nouvelles élections législatives dans le délai constitutionnel, quitte à subventionner les candidats;

-en l’adoption consensuelle d’un programme.de gouvernement structuré autour des résolutions et recommandations du DNI;

– en la nomination d’un chef de gouvernement consensuel entre IBK et le M5 pour le reste de son mandat;

-en la nomination d’un gouvernement consensuel;

– en l’engagement de IBK d’éloigner la famille du 1er degré et du second degré de la gestion des affaires publiques.

Nul ne peut nier que nous sommes aujourd’hui dans une situation de violence extrême de l’État contre ses citoyens.

Nul ne peut nier non plus que les institutions de la République sont menacées, à commencer par les première, deuxième et troisième institutions.

Nul ne peut nier que le fonctionnement régulier des services publics est affecté en profondeur  au point d’être interrompu si les manifestations et la répression violente devaient se poursuivre.

Ce serait donc peine perdue de courir après les manifestants à coup de gaz lacrymogène ou même de les faire exécuter par les unités de la FORSAT sur les lieux de culte.

Il se trouvera toujours un Malien debout pour porter le flambeau contre l’injustice et l’arbitraire.

Sans compter que, tôt ou tard,  les décideurs du régime rendront des comptes devant la justice nationale ou devant la CPI.

Autant soigner le mal à sa racine, c’est-à-dire accepter de négocier sur la base des mesures citées ci-dessus comme un minimum ou continuer la fuite en avant.

Je termine en demandant la libération des responsables du Mouvement M5-RFP.

Je m’incline devant la mémoire des victimes des violences des 10, 11 et 12 juillet 2020 et souhaite prompt rétablissement aux blessés.

Bamako, le 13 juillet 2020

SourceLe Pays

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