Au chapitre 2, fondements pour un règlement durable du conflit, l’Accord de paix prévoit la tenue d’une conférence d’entente nationale durant la période intérimaire, avec le soutien du Comité de Suivi et sur la base d’une représentation équitable des parties adverses, en vue de permettre un débat approfondi entre les composantes de la Nation malienne sur les causes profondes du conflit. Ce débat aura à prendre en charge, entre autres, la problématique de l’Azawad.
Ainsi, article 5 précise que le présent Accord vise à créer les conditions d’une paix juste et durable au Mali, contribuant ainsi à la stabilité sous-régionale ainsi qu’à la sécurité internationale. Il consacre solennellement le règlement concerté du conflit sur la base des éléments suivants:
De l’appellation Azawad
Le terme Azawad recouvre une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique partagée par différentes populations du Nord Mali, constituant des composantes de la communauté nationale. Une compréhension commune de cette appellation qui reflète également une réalité humaine devra constituer la base du consensus nécessaire, dans le respect du caractère unitaire de l’Etat malien et de son intégrité territoriale.
Des mesures destinées à instaurer la paix et la réconciliation nationale
La dimension sociopolitique des crises cycliques qui ont jalonné le septentrion malien nécessite un traitement politique. A cet égard, une Conférence d’Entente Nationale sera organisée au cours de la période intérimaire, avec le soutien du Comité de Suivi de l’Accord.
Il doit y être dégagés les éléments d’une solution devant permettre au Mali de transcender sa douloureuse épreuve, de valoriser la contribution de ses différentes composantes à l’identité nationale du pays et de promouvoir un véritable processus de réconciliation nationale. Une Charte pour la Paix, l’Unité et la Réconciliation nationale sera élaborée, sur une base consensuelle, en vue de prendre en charge les dimensions mémorielle, identitaire et historique de la crise malienne et de sceller son unité nationale et son intégrité territoriale.
Des mesures destinées à assurer une meilleure gouvernance
Outre les mesures visées ci-dessus, le règlement définitif du conflit nécessite une gouvernance qui tiendra compte des spécificités locales et qui s’articulera autour des éléments suivants :
La mise en place d’une architecture institutionnelle fondée sur des Collectivités territoriales dotées d’organes élus au suffrage universel et de pouvoirs étendus dans la gestion par les populations des Régions concernées de leurs propres affaires sur la base du principe de la libre administration avec une plus grande représentation des populations du Nord au sein des institutions nationales le renforcement de l’État de droit en rapprochant la justice des justiciables ; la mise en place d’un système de défense et de sécurité basé sur les principes d’unicité, d’«inclusivité» et de représentativité; une participation active et significative des populations, en particulier celles du Nord, à la gestion de la sécurité locale ; un redéploiement progressif des forces armées et de sécurité reconstituées du Mali; la mise en place d’une zone de développement des Régions du Nord, dotée d’un Conseil consultatif interrégional et d’une Stratégie spécifique de développement adaptée aux réalités socioculturelles et géographiques ainsi qu’aux conditions climatiques.
La Stratégie sera financée par, notamment, un Fonds pour le développement durable dont les ressources proviendront de sources publiques nationales et de contributions internationales. Il y aura l’engagement de la Communauté internationale à garantir la mise en œuvre effective et le respect des dispositions du présent Accord et à accompagner les efforts déployés, à cet effet, sur le terrain. Cela, à travers un soutien politique, diplomatique, financier, technique et logistique et une période intérimaire s’ouvrira dès la signature de l’Accord.
O.MORBA
Source:Le Soft